De la dent dure

De la dent dure Petit Epagneul de Münster

Petit Epagneul de Münster

Dans les eucalyptus chez Caba .

Actualité publiée le 18/03/2021

De la dent dure - Dans les eucalyptus chez Caba .

       C'est loin , de chez moi il faut deux heures et demi , en roulant " pas plus qu'à fond " , comme disent les motards pour y arriver ... Trop loin pour aller y chasser régulièrement c'est sur . Mais quand  des conditions exceptionnelles font qu'on est libres ( nous ne chassons plus à Pommiers le mercredi depuis le coup de froid de janvier ) , y aller une ou deux fois par an est toujours plaisant . 

       Ce matin nous avons démarré le long du canal sur le secteur sur lequel la dernière fois Lascar avait fini , en fin de chasse peu avant midi par nous les japper au ferme dans les ronces à 20 mètres . Branle bas général , nous avions fait , les autres piqueurs et nous ensuite tirer et tuer 3 ou 4 sangliers en une demie heure , ces grandes ronces le long du canal sont propices ... Nous sommes arrivés de l'autre côté du canal à 5 piqueurs , avec au moins 45 chiens , dans ce roncier qui fait deux fois  trois cent mètres de long sur 50 ou 60 de large maximum . Je marchais derrière tout le monde , mes chiens balayant les odeurs de tous ces chiens devant eux . Arrivé au bout des trois cent mètres , rien de levé , tout le monde a constaté que le coin n'avait pas été investi par une douzaine de sangliers comme espéré ... Mais nous avions tous vu dans l'herbe haute des traces de sangliers quand même , deux ou trois , pourquoi pas quatre ou cinq ? 

        Lascar derrière tout le monde est entré dans ce roncier dans le premier tiers , j'ai eu le temps au Garmin de constater qu'il était entré plus de 40 mètres , de dire au piqueur à côté de moi qu'il pourrait bien y en avoir un ou deux quand même , et ça a jappé au ferme . Lascar d'abord , puis dans les trente secondes toute l'équipe , donc départ . J'ai le temps de faire trente mètres en me rapprochant du canal ,  m'arrête pour écouter , entends l'équipe qui jappe à 50 mètres qui se rapproche . Les ronces bougent devant moi , le sanglier longe la bordure devant moi à 3 ou 4 mètres , il serait mort c'est sur parce qu'il ne file pas si vite que ça , mais des postiers sont de l'autre côté du canal à 30 mètres ... Je cours en suivant le long , au cas où il essayerait de filer du mauvais côté , mais quinze secondes après ça tire , il a traversé le canal , il est mort , extra ...

        Cinq minutes et les chiens sont revenus , rejoignent les courants qui braillent tant qu'ils peuvent , ça bouge carrément . Je suis en face du postier de l'autre côté du canal , le vois épauler , regarde là où il épaule , et m'aperçois que le sanglier qu'il attend , un beau 50 ou 60 kilos est en fait en train de longer le bord du canal sous lui , de lui passer à 4 ou 5 mètres en bas du talus , qu'il va sortir dans son dos . Lui gueule , il se tourne , je le guide , il l'entend monter  20 mètres plus loin , Pan quand il traverse , et de deux ! Le chasseur me remercie de vive voix de lui avoir envoyé , et de lui avoir laissé tirer , parce que celui là , encore ...

        Dix minutes plus tard Lascar revenu au milieu de ce roncier terrible jappe au ferme carrément , alors qu'il y a au moins 15 ou 20 courants qui braillent à vingt mètres autour . Mes chiens y sont aussi mais bien plus près , ça bouge , les piqueurs gueulent pour le faire partir mais je leur dis que c'est fait , Lascar est déjà à 150 mètres , c'est qu'il est parti , ça tire , c' est manqué , ça file .

        Lascar revenu avec les autres ( en dernier quand même , mais en moins d'une demie heure ) je démarre la grande traque sous les eucalyptus , et ne relèverai pas de sangliers . Un coq faisan énorme , des lièvres  mais plus de sangliers pour nous . Revenu vers 11h 30 passées près de la remorque au départ , je décide de faire l'autre côté du roncier , à gauche , le vent s 'est levé et souffle vraiment , pour que les chiens trouvent un sanglier là dedans j'insiste et finis par entendre un ferme . Quand tout le monde arrive ça ne démarre pas , c'est bizarre , et puis ça s 'arrête , ne jappe plus mais reste sur place . Ils sont sur un ragondin ces c...  Il est midi , j'ai récupéré tout le monde , sauf Jitan qu'on entend plus parce qu'il a réussi à rentrer sous terre . En venant constater sur place , Lascar Ola Prada et Olympe s'y mettent , s'y remettent et je dois faire X allers retours jusqu'à la remorque ( 250 mètres , ce n'est rien ? ) pour finir bien énervé et bien salopé de boue de la Camargue par laisser Jitan dans le trou , jappant encore vers 15h30 . Ce n'est qu'avec l'aide d'Olive , " jeune " piqueur local qui m'aidera , entré dans les épines pour défoncer sans pelle ni pioche , avec un bout de bois pointu et ma dague un bon morceau de la galerie parce qu'on l'entend toujours japper , pas loin , à deux mètres ... Puis un , puis pris par le cou , et sorti . Pas assomé , le Jitan , mais il ne faudra pas qu'il me recommence ça , jamais . Quatre heures à emmerder à japper comme un con après un ragondin , merde ! Heureusement qu'il y avait Olivier pour m'aider à sortir de ce problème , de cette merde au sens propre comme au sens figuré . Solidarité entre piqueurs , merci à lui ...

       Au final il se sera mis par terre malgré les conditions difficiles , ce vent infernal qui fait qu'on entend rien du tout , 7 beaux sangliers , pas énormes ( le gros de bien plus de 100 a été vu sortant vers un postier qui ne l'a pas entendu ) mais un tableau intéressant quand même . S'il n'y avait pas eu de vent il s 'en serait peut être bien tué le double , mais c'est déjà bien . D'après Caba il en reste trop et ils seront embêtés cet été mais bon ...
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