De la dent dure

De la dent dure Petit Epagneul de Münster

Petit Epagneul de Münster

Weekend compliqué .

Actualité publiée le 19/02/2024

De la dent dure - Weekend compliqué .

          Beau temps , une immense attaque du samedi avec bien sur ( il reste sur notre secteur des sangliers en pagaille , pas tout à fait comme l'année dernière quand sur Saint Laurent on en avait tués 9 en en faisant bouger peut être 50 , mais pas loin ) des sangliers " partout " . J'attaque sur le côté " forestier , au dessus du chemin dans des broussailles propices c'est évident , et n'ai pas fait 150 mètres à la montée que ça démarre . Mais il n'y a personne de posté sur le chemin en bas , la ligne de postés la plus proche est à moins de deux ou trois cent mètres en face , ces sangliers couchés là les ont entendus arriver , se poster , on est en fin de chasse , ça descend à fond la caisse et prend la direction de la montagne en face , le côté adret de notre " Ubac du Rey " . Bien sur ça ne risque pas de tirer parce qu'il n'y a personne en bas , il ne peut pas y avoir du monde partout... Je gueule , rappelle tout le monde et ça m'a l'air de revenir mais les cadors , Lascar et Sultan entre autres ont quasi passé la crête de la montagne à presque deux kilomètres et ne reviennent pas . Avec la partie de l'effectif revenu en surveillant le retour éventuel des deux " chefs " , plus Tarzan qui a tendance malgré son jeune âge à allonger beaucoup quand il fout le camp avec l'un des deux , je reprends ma montée et ne suis pas encore à la mi-pente que ça démarre une seconde fois . J'entends passer sous moi à peut être 25 mètres le ou les animaux , mais là aussi , ça ne part pas en travers en direction de la ligne mais droit en bas , direction l'Ubac ! Je gueule encore une ou deux fois , et à part les trois disparus de la première fois je récupère tout le monde dans les 20 ou 30 minutes . Bon , ça commence à me gonfler de lever et de défoncer les chiens pour rien . Le groupe , les 7 qui restent sont avec moi , et alors que j'arrive proche du haut du versant , dans la pointe d'épais à moins de cent mètres des résineux du haut , ferme rapide , et ... démarrage à la descente , le chemin , remontée en face . Arrivé sur le chemin du haut je l'utilise pour redescendre , en lacets , discute quelques secondes avec l'un des postés , certains des 7 du départ reviennent , et j'ai tout le monde sauf les trois vers 11h30 . Tout ça dans la remorque , je fais demi tour plus bas en lorgnant l'antenne de toit , constate que ça revient , et finis par récupérer Sultan puis Lascar , et enfin Tarzan revenu par le chemin . J'ai tout le monde , il est 12h30 , ne veux pas me retaper la montagne pour que ça redescende une quatrième fois , je remonte DANS la chasse , qui est immense . Je croise André mais ne peux pas lui parler parce qu'il est très occupé avec des chiens , remonte encore un kilomètre en essayant de joindre Charly pour lui demander où attaquer par en haut . D'abord impossible de le joindre , puis comme réponse " n'importe où à gauche de la route de Saint Bresson " , il y a des sangliers partout ! Bon , je suis cuit , très fatigué , " cramé " ou pas loin , me repose en me garant dans l'impasse à gauche sous Roquedur , après " chez le Belge " . Jean Paul quand je lui en parle au tel un moment après me dit que là , je suis hors chasse . Du coup je déséquipe les chiens ( on chassera demain ) et après avoir acheté de quoi manger parce que rien d'autre dans la ventre que des biscuits depuis hier soir , j'ai besoin d'autre chose , retour à Pommiers . Soins , gamelles d'eau aux chiens , abreuvoir à fond pour le patron , repas vite fait , douche , petite sieste . Je suis à mon réveil en discussion avec mon voisin Bernard qui était complètement de l'autre côté par rapport à mon " attaque " , qui a entendu loin des chiens mais n'est pas content de sa journée parce qu'il n'a rien vu . Moi non plus . Nous nous rapprochons de la découpe , il arrive des sangliers , les équipes locales autour du Vigan ou pas loin qui ont arrêté vont nous critiquer mais sont à côté du problème carrément parce que depuis bientôt dix ans que je chasse dans le coin , il n'est jamais resté tant de sangliers à la fermeture . Il va y avoir un vrai problème avec les sangliers dans notre coin du Gard c'est sur . Dans l'Hérault tout proche il y a de vrais problèmes de dégats avec les vignes , le Pic Saint Loup , il s'en est tué sur certains secteurs tout l'été tous les jours ( l'un des jeunes qui s'en est occupé en a tué dans l'été plus de 60 en deux mois ) et à l'ouverture ça se connaissait , les copains de Saint Martin ou Notre Dame de Londres en avaient bien moins , normal . Mais chez nous au Vigan c'est beaucoup plus fourré , même les louvetiers la nuit aux thermiques s'en voient pour arriver à coincer les quelques bandes de 7 ou 8 qui ont pris leurs quartiers dans les maisons , ça sera compliqué ... Et après une saison de six mois , démarrée en septembre octobre par des températures trop élevées , terminée bientôt avec des températures à nouveau trop hautes , pas envie de retourner chasser en mars ou en avril . Bon , quand ça fera quelques jours , semaines que les chiens seront au repos , on sera peut être bien contents de les sortir ? Nous verrons bien ...

           Dimanche attaque où je démarre là où Julien qui les a entendus le matin , une bande en train de tourner en rond avant de se coucher . Tu vas lever là ... Julien parti depuis deux minutes je descends dans le bois dans la direction indiquée , fais 100 mètres à la descente et effectivement 150 mètres sur ma droite ça démarre . Deux directions , il y en a plusieurs mais alors que quelques uns des dix partent à la descente ( ça a tiré assez vite ) les deux cadors ET Tarzan foutent le camp hors chasse , ça saute la route pour descendre direction le Champ Rouge , la Sanguinède , etc ... Le groupe de ceux qui sont vite revenus rentrés dans la remorque , je dételle et avec l'antenne de toit je finis par récupérer le Sultan aux jardins du bas de Jean Marc , au pont , revenant à mes appels . Plusieurs kilomètres , trois ? Revenu , je récupère Lascar et Tarzan en  arrivant à la remorque . Avancée par le chemin 3 ou 400 mètres plus loin , tout le monde descend avec moi dans le travers , je passe vers des postiers ( je rentre dans la chasse , ouf ) et en continuant j'arrive après avoir longé sous les " postes à pigeons " en vue d'Yvan qui me dit avoir entendu passer des sangliers au dessus de lui ( 40 mètres ) , que je vais les lever . Je sais , ça ne va pas tarder , ça se voit , ça s'entend parce que Tina l'ambianceuse n'arrête pas de crier , les autres s'y mettent , ça file et ça tire 2 ou 300 mètres plus loin ( c'est mon voisin Bernard , 84 ans qui vient de tuer devant 6 de mes chiens un sanglier qui traversait le chemin au vol , balle dans la tête , bravo à lui ) , j'entends marcher sous moi , grogner , il en sort un au chemin en haut avec un chien , Mandy et des jeunes s'énervent 50 mètres en dessous , en attrapent un de 25 et quelques kilos ( je l'aurais cru plus gros aux grognements , à moins que les chiens aient préféré laisser filer le gros pour casser la gueule au plus commode ) que je pique et descends jusqu'à Yvan content de la façon dont ça s'est passé . Extra . Cinq minutes et Philippe l'un de nos postiers efficaces me téléphone et me demande si je pourrai venir parce que son voisin de poste un jeune invité du Cantal vient d'en blesser un de 50 et quelques kilos qui a foutu le camp en laissant du sang " partout " , que le chien qui était derrière est revenu 20 minutes après . Donc comme c'est évidemment un courant qui ne revient jamais si vite , soit il l'a trouvé mort , soit il s'est fait virer . Donc effectivement si je pars derrière avec mes loustics , quand ils vont arriver dessus s'il est mort ils vont y rester assez longtemps pour que je le trouve , et s'il pense les virer même si ils ne sont au départ " que " deux ou trois , ça va être compliqué pour lui ... Où es tu ? Sous la "cabane de Cuneman" . Je vois à peu près où c'est , à droite du chemin qui va sortir à Saint Bresson , en bas d'une descente , je ne suis pas loin du chemin en question donc j'y vais ... Une grosse vingtaine trentaine de minutes après je descends par le chemin en question , les 10 chiens sont avec moi et ça patrouille des deux côtés , ça va lever c'est sur . A un moment j'ai Lascar immobile ou pas loin à 140 mètres à ma gauche dans la descente et ça dure . Bon , 140 mètres ça n'est rien , mais on est dans les cévennes , au vu de la direction il va me falloir en descendre 150 et en remonter autant , et ça n'est pas du tout ma direction . Et je suis à moitié malade , et j'ai 65 ans ... Si ça se trouve il est sur ce sanglier mort . Ou sur un sanglier mort ... Si j'avais avec moi UN jeune , je lui donnerai la base du Garmin , et en descendant avec des jambes de jeune , genre Charly , il y en aurait pour 3 ou 4 minutes pour savoir . Mais je n'ai pas de jeune avec moi , jamais . Tous trop feignants ? Peut être . Trois cent mètres plus loin Lascar nous avait rejoint , je ne saurai jamais . Encore 150 mètres et dans la descente vers cette cabane , quelques centaines de mètres avant j'entends sur la gauche un genre de glissement de terrain , le temps de tourner la tête pour situer l'endroit un concert de jappements , démarrage à fond la caisse . Cinq secondes et alors que je trottine à la descente avec la carabine en mains arrive dans mon dos Jean Paul dans son petit 4x4 qui s'en va . Je lui explique que les chiens viennent de m'en démarrer un le long du chemin à gauche , donc hors chasse . Il entend ça avec moi , entend aussi dans les secondes suivantes que ça n'a fait qu'une petite boucle en s'éloignant , que ça remonte , ça va nous traverser le chemin , c'est fait , Pan ! Arrêt des chiens , à peut être 150 mètres en contrebas , extra . Trois minutes après j'arrive sur les chiens arrêtés au Garmin dans la pente , appelle , questionne , il est mort ? Oui oui ... C'est Georges l'un des invités du weekend avec lequel j'avais discuté de façon intéressante hier , brevet grand gibier de la Loire , sympa comme tout ET très bien élevé au niveau chasse entre autres ,  ravi du beau moment qu'on vient de passer tous ensemble . Quand je le reconnais en arrivant il se décoiffe en me serrant chaleureusement la main , ça ne pouvait pas mieux tomber , merci Georges de ce beau moment . Un beau sanglier , mâle de 50 et quelques , tué 30 mètres devant les chiens . Les vrais grands moments de plaisir pour le piqueur que je suis encore sont ceux là , quand j'arrive sur le type qui a les yeux qui pétillent d'émotion même s'il en a dèjà tué des paquets , qui est tout content de flatter les chiens . C'est pour ça que je chasse , pour ces émotions là . Je viens à Pommiers parce que les densités de sangliers font que ces émotions là, sont plus fréquentes qu'ailleurs . Ici , ça ne m'arrive pas trois fois par an , mais certains jours plusieurs fois dans la journée . Quel bonheur . Parmi nos postés la plupart ont eu l'occasion de me serrer la main dans de telles circonstances , et même si je ne tiens pas de comptes c'est toujours pour moi un vrai grand plaisir . Le seul peut être , parce que tout le reste est souvent compliqué . Ceux qui n'ont pas compris ça et qui sont dans la traque aux chiens avec souvent comme seul objectif de tuer des sangliers au ferme ou en coupant la menée ne se rendent pas compte d'à côté de quoi ils passent , et sont bien malheureux ... 

         La photo est celle que Georges m'a ensuite envoyé par sms  . Les chiens sont arrivés surement à 8 ou 9 , ne restent que la Tina , l'ambianceuse , Taya la jeune munster et à côté Tarzan , trois jeunes chiens qui n'ont pas encore deux ans . Tous les autres étaient repartis dans l'espoir de trouver le suivant . Sur le chemin du retour par les travers nous avons relevé plusieurs fois , si ça a tiré ( tué ? ) ça se passait trop loin pour que je puisse en être sur (encore que , la consultation de la base du Garmin en direct , chiens qui s'arrêtent ou pas permette de savoir ce qui se passe même quand on y est pas ) et nous avons fini par revenir par les chemins sur la fin et le dessus jusqu'à la remorque . 

        





          
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