Chasse au sanglier ...
Actualité publiée le 19/02/2023
Dimanche dernier , au Luc . A un moment j'entends l'équipe apparemment pas loin d'être au complet qui enrage , mène pleine gueule à 150 ou 200 mètres au dessus de moi , ça tire , retire je crois et la menée dans la minute qui suit change de ton . Pas vraiment un ferme roulant , mais il doit être blessé , et les chiens n'arrivent pas à l'attraper , un gros ? Trois minutes après j'y suis , dans ces grands buis à travers lesquels on ne voit quand même pas bien loin . Arrêt silencieux , je suis à dix ou douze mètres et j'ai bien vu qu'il est gros , masse sombre qui part au cul des chiens qui s 'approchent trop . Suis maintenant à moins de dix mètres , il est face à moi , ne m'a je pense pas encore " capté " , pas de chien tout près , entre les deux yeux , Pan ! La 9.3 en toute bête demi blindée aura chapignonné et aucun éclat ne risque de ressortir . Parce que c'est un gros . S'il avait été moins costaud les chiens me l'auraient immobilisé et je serais comme d'habitude allé lui glisser la lame au bon endroit . Mais là , un gros comme ça nous oblige à utiliser l'arme à feu , donc à lâcher la balle alors qu'il est au milieu des chiens . Il faut savoir , avoir l'habitude , ça ne s'improvise pas . Il m'est arrivé d'attendre le bon moment , dans le bon angle , pendant de longues minutes , sans avoir chronométré autour de 5 c'est sur . C'est long , très long . Mais comme il est exclu de prendre le risque de ... , j'attends que les conditions optimales se présentent . Si j'ai l'occasion au bout de dix secondes tant mieux , si c'est au bout de dix minutes c'est pareil .
Dans ce genre de circonstances l'accident est là , tout près . Si je me montre , m'avance un tout petit peu trop , il y a de grandes chances qu'il vienne me chercher , me faire , moi . Là , en quelques secondes il va me foncer dessus et je serai OBLIGE de le tirer , à un mètre parce que c'est à ce moment là qu'il y aura pour les énervés qui sont derrière le moins de risque . J'ai déjà fait ça sans l'avoir cherché , plusieurs fois , mais autant l'éviter , se donner le temps , la possibilité de réduire vraiment le risque . La balle de face dans le casque , entre les deux yeux est la solution la moins risquée . Quand j'ai eu tiré , quelques secondes après , à côté , moins de dix ou douze mètres , j'ai entendu la voix de l'armurier de l'équipe de postiers , voisin de poste du tireur qui avait cassé une patte avant de ce gros . Le postier dans les minutes qui ont suivi son tir a vu devant lui dans un sens , puis dans l'autre , le gros tout hérissé courir après les chiens qui ne le lachaient pas mais qui ne se sentaient pas capables de le prendre , bons chiens . Le postier ( il y avait 8 ou 9 chiens ) a tout de suite senti , constaté que ça craignait , que le risque de tuer un chien était trop élevé et ne s 'est pas senti d'y aller . L'armurier plus expérimenté ( je le connais bien , c'est un tueur ) lui même s'est bien rendu compte que le risque était grand , savait bien que je n'étais pas bien loin et a préféré attendre en laissant les chiens , assez expérimentés (le fait de faire mourir plusieurs centaines de sangliers de toutes tailles tous les ans permet aux chiens c'est sur de prendre vite l'expérience nécessaire , ils les pèsent ) qui se contentaient de ne pas le laisser , que j'arrive . C'est le mieux , mais si le piqueur est loin , sur la montagne d 'en face , il est délicat d'attendre une heure c 'est sur ... Donc les conditions accidentogènes , carrément tendues ne sont jamais bien loin quand on chasse le sanglier . Dans la plupart des cas , en règle générale même si on passe parfois pour des cascadeurs , si on garde la tête froide et qu'on essaie d 'arriver en silence , ça ne risque pas grand chose parce qu'on fait très attention . Arriver en poussant de grands cris , voire en tirant en l'air pour faire partir le gros est une méthode qui fonctionne souvent , mais qui à un moment ou à un autre finira mal c'est sur . La plupart de mes collègues piqueurs du sud et d'ailleurs , aussi " fondus " que moi ont été recousus parce qu'ils se sont fait attraper , prendre , en général aux jambes . Pour l'instant , en ayant quand même "brassé" depuis toutes ces années des tas de sangliers , le fait d'avoir fait très attention , d'avoir pris le temps , prudemment , m'a permis d'y échapper . Pour résumer , le mieux quand on arrive sur un ferme est de prendre le temps nécessaire pour que le sanglier ait l'impression qu'il est seul avec les chiens . La précipitation génère des risques , autant les minimiser ...
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Dans ce genre de circonstances l'accident est là , tout près . Si je me montre , m'avance un tout petit peu trop , il y a de grandes chances qu'il vienne me chercher , me faire , moi . Là , en quelques secondes il va me foncer dessus et je serai OBLIGE de le tirer , à un mètre parce que c'est à ce moment là qu'il y aura pour les énervés qui sont derrière le moins de risque . J'ai déjà fait ça sans l'avoir cherché , plusieurs fois , mais autant l'éviter , se donner le temps , la possibilité de réduire vraiment le risque . La balle de face dans le casque , entre les deux yeux est la solution la moins risquée . Quand j'ai eu tiré , quelques secondes après , à côté , moins de dix ou douze mètres , j'ai entendu la voix de l'armurier de l'équipe de postiers , voisin de poste du tireur qui avait cassé une patte avant de ce gros . Le postier dans les minutes qui ont suivi son tir a vu devant lui dans un sens , puis dans l'autre , le gros tout hérissé courir après les chiens qui ne le lachaient pas mais qui ne se sentaient pas capables de le prendre , bons chiens . Le postier ( il y avait 8 ou 9 chiens ) a tout de suite senti , constaté que ça craignait , que le risque de tuer un chien était trop élevé et ne s 'est pas senti d'y aller . L'armurier plus expérimenté ( je le connais bien , c'est un tueur ) lui même s'est bien rendu compte que le risque était grand , savait bien que je n'étais pas bien loin et a préféré attendre en laissant les chiens , assez expérimentés (le fait de faire mourir plusieurs centaines de sangliers de toutes tailles tous les ans permet aux chiens c'est sur de prendre vite l'expérience nécessaire , ils les pèsent ) qui se contentaient de ne pas le laisser , que j'arrive . C'est le mieux , mais si le piqueur est loin , sur la montagne d 'en face , il est délicat d'attendre une heure c 'est sur ... Donc les conditions accidentogènes , carrément tendues ne sont jamais bien loin quand on chasse le sanglier . Dans la plupart des cas , en règle générale même si on passe parfois pour des cascadeurs , si on garde la tête froide et qu'on essaie d 'arriver en silence , ça ne risque pas grand chose parce qu'on fait très attention . Arriver en poussant de grands cris , voire en tirant en l'air pour faire partir le gros est une méthode qui fonctionne souvent , mais qui à un moment ou à un autre finira mal c'est sur . La plupart de mes collègues piqueurs du sud et d'ailleurs , aussi " fondus " que moi ont été recousus parce qu'ils se sont fait attraper , prendre , en général aux jambes . Pour l'instant , en ayant quand même "brassé" depuis toutes ces années des tas de sangliers , le fait d'avoir fait très attention , d'avoir pris le temps , prudemment , m'a permis d'y échapper . Pour résumer , le mieux quand on arrive sur un ferme est de prendre le temps nécessaire pour que le sanglier ait l'impression qu'il est seul avec les chiens . La précipitation génère des risques , autant les minimiser ...