Weekend mixte ...
Actualité publiée le 28/11/2021
Arrivé sur l'Aubrac sous la neige samedi matin pour y passer les deux jours , j'ai appris le soir avant le repas que nous ne chasserions pas le lendemain . Coup de fil à Pommiers pour le lendemain , puis finalement j'ai opté pour aller dans le nord Hérault au Calmels , grande battue à laquelle j'aurais participé s'il n'y avait pas eu l'Aubrac . Après avoir sorti les munsters le samedi , retour à Liaucous et changement de chiens pour le lendemain , les kopovs et les podencos seront sur le pont !
La neige a empêché les traques de samedi d'être efficaces , entre les postiers pas tous là et frigorifiés , les animaux qui ne bougent pas , les piqueurs qui ne se déplacent pas non plus comme ils veulent , les chiens dont le nez semble parfois bouché , impossible d'avoir la "rentabilité " habituelle , de mettre au tableau les 7 ou 8 animaux par jour de chasse prévus . Deux faons de cerf et un chevreuil dans la journée , les " patrons " ont programmé un weekend supplémentaire en janvier , si la neige ne pose pas problème non plus , nous verrons bien .
J'avais sorti ( ils n'ont pas chassé mercredi , à cause de la météo encore ) les kopovs et les podencos , soit 8 chiens auxquels j'avais ajouté pour lui faire plaisir la Liska . Dans l'ensemble la matinée s 'est bien passée , les chiens courants d'André et des copains ont fait tirer des animaux comme prévu , les miens n'ont pas tellement arrêté non plus , tout s'est à peu près bien passé . Mais dans cette matinée il s 'est passé quelque chose que je n'aurais pas imaginé .
A un moment , alors que j'allais " récupérer " l'ami Pierre , dont je voulais qu'il essaie de retrouver une biche blessée compliquée , parce que la piste de sang clairsemé de celle là coupait celle , très abondante d'une autre biche , elle morte à 100 mètres , j'ai appris qu'il avait été sollicité par le patron Eric pour aller essayer de retrouver un sanglier blessé pas loin . Bon , pas grave , nous nous en occuperons après , en attendant , en avant . Je remonte de 80 mètres en direction du dessus , et entends dans les grands buis devant moi mes chiens démarrer un beau ferme . L'ensemble de l'effectif tourne autour , l'un ou l'autre rentre japper , ça n'arrête pas et ça doit être gros parce que j'entends bien que ça se méfie carrément . Mais entre les 5 kopovs les 3 podencos et Liska ça n'arrête pas , ça remonte en biais alors que j'aurais voulu passer par dessus dans l'espoir de le faire sortir . Par prudence je passe par dessus , fais un grand tour , ça n'urge pas parce que ce ne sont pas des chiens qui vont essayer de prendre , ce sont tous des aboyeurs . Mais quand même , j'entends alors que je suis encore à plus de vingt mètres que ça hurle , c'est Flèche mon très vieux et très laid podenco qui se fait dérouiller ! Mais comment est ce possible , lui si prudent , le seul des trois à n'avoir pas eu besoin d'agrafes le vendredi au Luc ? Il hurle encore , les autres sont acharnés comme je ne les ai pas souvent entendus , qu'est ce qui se passe ? Je suis encore à 5 ou 6 mètres entre ces rochers et ces buis serrés et je ne vois encore rien mais je l'entends , ça grogne carrément , c'est un beau , se méfier . Encore un mètres ou deux , et alors que par moments ça gémit encore ( toujours Flèche ) je le vois , beau gris armé d'au moins 75 ou 80 kilos . Parmi mes kopovs certaines sont pendues aux pattes arrières , le Flèche est pendu à l'avant , incroyable , deux secondes et la carabine posée et la dague sortie je suis sur son dos , c'est fini . Et là je me rends compte ... Flèche a arrêté de se plaindre mais il est accroché par son gilet de signalisation aux dents du sanglier . Son gilet à 10 euros est un modèle ultra léger , de signalisation uniquement qui tient sur le dos du chien par des sangles velcro très robustes , une devant les épaules et l'autre sous le ventre . Maintenant que je suis toujours sur le sanglier qui ne bouge plus depuis quelques secondes ( le coup de dague bien que passé dans la précipitation que vous pouvez imaginer a été bon ) je m'aperçois que le Flèche roule des yeux incroyables , qu'il est pris , ficelé au nez du sanglier . Il a du se faire prendre , le sanglier dans le feu de l'action a du ouvrir en grand pour l'écraser ( ce sont en général les femelles qui font ça ) mais en le loupant de peu il s 'est accroché la sangle et s 'est retrouvé ensuite avec les 17 ou 18 kilos de l'autre terrorisé au bout du nez . Et ça a duré tout le temps que je descende , peut être deux ou trois minutes , il ne hurlait pas en continu mais pas loin , le pauvre . J'ai essayé de sortir le gilet de la gueule de ce sanglier mort , pour libérer le chien , et n'y suis pas arrivé , impossible . Il m'a fallu couper le tout pour enfin libérer le Flèche , miraculé finalement . Dès qu'il a été libéré , il a disparu , devait se croire foutu .
Les chiens m'ont pris ce sanglier parce qu'il était blessé , patte arrière cassée , plaie pas très importante mais os cassé . C'était celui que Pierre était en train de chercher avec son Jäger . Nous étions en train de commencer à essayer de le sortir seuls quand nous avons eu la joie de voir arriver l'ami , joie partagée parce qu'il savait bien que ce sanglier , dans ces buis , avec cette blessure , ça allait être très compliqué avec un seul chien . Ou alors Lascar ? Toujours est il que le Jäger de Pierre le pistait et arrivait au bon endroit , normal . Il pourra le ranger dans la colonne " gibier déjà récupéré par un tiers " , pour les initiés .
La photo est celle de ce sanglier mort depuis quelques secondes , avec Flèche toujours accroché . Pas accroché parce que pendu après , comme certains chiens d 'autres races sont capables de le faire . Accroché par les bretelles , terrorisé d'en être passé par là . Ce n'est pas dans la nature des podencos , c'est encore moins dans la nature de ce Flèche qui a d'ordinaire tendance à m'énerver parce qu'il me les jappe à dix mètres , de trop loin pour que ce soit possible de localiser le sanglier . Après la photo , j'ai réalisé qu'il ne serait pas possible de défaire le noeud , les noeuds , et j'ai préféré sacrifier le gilet de toutes façons foutu pour libérer ce pauvre chien qui s 'est ensuite évaporé dix minutes ...
Au final apparemment seul le Flèche a été blessé dans l'histoire , percé vers les épaules en deux endroits dont un seul a vraiment nécessité la pose d' agrafes . Flèche est dur , pour un podenco , sera traité aux antibios injectables le temps nécessaire pour récupérer entièrement avant d'être ressorti . Flèche est LE chien auquel je ne mets un gilet que pour la signalisation , parce que c'est un vieux chien expérimenté , d'une race de chiens prudents . Je lui fais porter ça parce que j'ai eu des postiers qui m'ont avoué qu'ils avaient failli tirer sur mon renard . Sans rire . Je me demande bien comment il s 'est débrouillé pour se faire prendre comme ça . Voilà ce qui peut arriver avec des sangliers blessés .
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La neige a empêché les traques de samedi d'être efficaces , entre les postiers pas tous là et frigorifiés , les animaux qui ne bougent pas , les piqueurs qui ne se déplacent pas non plus comme ils veulent , les chiens dont le nez semble parfois bouché , impossible d'avoir la "rentabilité " habituelle , de mettre au tableau les 7 ou 8 animaux par jour de chasse prévus . Deux faons de cerf et un chevreuil dans la journée , les " patrons " ont programmé un weekend supplémentaire en janvier , si la neige ne pose pas problème non plus , nous verrons bien .
J'avais sorti ( ils n'ont pas chassé mercredi , à cause de la météo encore ) les kopovs et les podencos , soit 8 chiens auxquels j'avais ajouté pour lui faire plaisir la Liska . Dans l'ensemble la matinée s 'est bien passée , les chiens courants d'André et des copains ont fait tirer des animaux comme prévu , les miens n'ont pas tellement arrêté non plus , tout s'est à peu près bien passé . Mais dans cette matinée il s 'est passé quelque chose que je n'aurais pas imaginé .
A un moment , alors que j'allais " récupérer " l'ami Pierre , dont je voulais qu'il essaie de retrouver une biche blessée compliquée , parce que la piste de sang clairsemé de celle là coupait celle , très abondante d'une autre biche , elle morte à 100 mètres , j'ai appris qu'il avait été sollicité par le patron Eric pour aller essayer de retrouver un sanglier blessé pas loin . Bon , pas grave , nous nous en occuperons après , en attendant , en avant . Je remonte de 80 mètres en direction du dessus , et entends dans les grands buis devant moi mes chiens démarrer un beau ferme . L'ensemble de l'effectif tourne autour , l'un ou l'autre rentre japper , ça n'arrête pas et ça doit être gros parce que j'entends bien que ça se méfie carrément . Mais entre les 5 kopovs les 3 podencos et Liska ça n'arrête pas , ça remonte en biais alors que j'aurais voulu passer par dessus dans l'espoir de le faire sortir . Par prudence je passe par dessus , fais un grand tour , ça n'urge pas parce que ce ne sont pas des chiens qui vont essayer de prendre , ce sont tous des aboyeurs . Mais quand même , j'entends alors que je suis encore à plus de vingt mètres que ça hurle , c'est Flèche mon très vieux et très laid podenco qui se fait dérouiller ! Mais comment est ce possible , lui si prudent , le seul des trois à n'avoir pas eu besoin d'agrafes le vendredi au Luc ? Il hurle encore , les autres sont acharnés comme je ne les ai pas souvent entendus , qu'est ce qui se passe ? Je suis encore à 5 ou 6 mètres entre ces rochers et ces buis serrés et je ne vois encore rien mais je l'entends , ça grogne carrément , c'est un beau , se méfier . Encore un mètres ou deux , et alors que par moments ça gémit encore ( toujours Flèche ) je le vois , beau gris armé d'au moins 75 ou 80 kilos . Parmi mes kopovs certaines sont pendues aux pattes arrières , le Flèche est pendu à l'avant , incroyable , deux secondes et la carabine posée et la dague sortie je suis sur son dos , c'est fini . Et là je me rends compte ... Flèche a arrêté de se plaindre mais il est accroché par son gilet de signalisation aux dents du sanglier . Son gilet à 10 euros est un modèle ultra léger , de signalisation uniquement qui tient sur le dos du chien par des sangles velcro très robustes , une devant les épaules et l'autre sous le ventre . Maintenant que je suis toujours sur le sanglier qui ne bouge plus depuis quelques secondes ( le coup de dague bien que passé dans la précipitation que vous pouvez imaginer a été bon ) je m'aperçois que le Flèche roule des yeux incroyables , qu'il est pris , ficelé au nez du sanglier . Il a du se faire prendre , le sanglier dans le feu de l'action a du ouvrir en grand pour l'écraser ( ce sont en général les femelles qui font ça ) mais en le loupant de peu il s 'est accroché la sangle et s 'est retrouvé ensuite avec les 17 ou 18 kilos de l'autre terrorisé au bout du nez . Et ça a duré tout le temps que je descende , peut être deux ou trois minutes , il ne hurlait pas en continu mais pas loin , le pauvre . J'ai essayé de sortir le gilet de la gueule de ce sanglier mort , pour libérer le chien , et n'y suis pas arrivé , impossible . Il m'a fallu couper le tout pour enfin libérer le Flèche , miraculé finalement . Dès qu'il a été libéré , il a disparu , devait se croire foutu .
Les chiens m'ont pris ce sanglier parce qu'il était blessé , patte arrière cassée , plaie pas très importante mais os cassé . C'était celui que Pierre était en train de chercher avec son Jäger . Nous étions en train de commencer à essayer de le sortir seuls quand nous avons eu la joie de voir arriver l'ami , joie partagée parce qu'il savait bien que ce sanglier , dans ces buis , avec cette blessure , ça allait être très compliqué avec un seul chien . Ou alors Lascar ? Toujours est il que le Jäger de Pierre le pistait et arrivait au bon endroit , normal . Il pourra le ranger dans la colonne " gibier déjà récupéré par un tiers " , pour les initiés .
La photo est celle de ce sanglier mort depuis quelques secondes , avec Flèche toujours accroché . Pas accroché parce que pendu après , comme certains chiens d 'autres races sont capables de le faire . Accroché par les bretelles , terrorisé d'en être passé par là . Ce n'est pas dans la nature des podencos , c'est encore moins dans la nature de ce Flèche qui a d'ordinaire tendance à m'énerver parce qu'il me les jappe à dix mètres , de trop loin pour que ce soit possible de localiser le sanglier . Après la photo , j'ai réalisé qu'il ne serait pas possible de défaire le noeud , les noeuds , et j'ai préféré sacrifier le gilet de toutes façons foutu pour libérer ce pauvre chien qui s 'est ensuite évaporé dix minutes ...
Au final apparemment seul le Flèche a été blessé dans l'histoire , percé vers les épaules en deux endroits dont un seul a vraiment nécessité la pose d' agrafes . Flèche est dur , pour un podenco , sera traité aux antibios injectables le temps nécessaire pour récupérer entièrement avant d'être ressorti . Flèche est LE chien auquel je ne mets un gilet que pour la signalisation , parce que c'est un vieux chien expérimenté , d'une race de chiens prudents . Je lui fais porter ça parce que j'ai eu des postiers qui m'ont avoué qu'ils avaient failli tirer sur mon renard . Sans rire . Je me demande bien comment il s 'est débrouillé pour se faire prendre comme ça . Voilà ce qui peut arriver avec des sangliers blessés .