De la dent dure

De la dent dure Petit Epagneul de Münster

Petit Epagneul de Münster

Recherches au sang ...

Actualité publiée le 16/02/2021
         Hier soir en rentrant de Pommiers j'ai eu un coup de téléphone d'un chasseur , près de Camares qui me demandait si je pourrais le lendemain aller essayer de lui retrouver le sanglier qu'il avait blessé le matin . Quand je lui ai demandé de me donner des précisions il m'a comme  souvent précisé que d'après lui c'était une balle de poumons parce que le sang était mousseux , que sur les premiers cinquante mètres il n'y avait rien mais qu'ensuite ça coulait des deux côtés , qu'il était donc traversé , enfin bref comme d'habitude il ne serait pas bien loin... J'ai précisé que si effectivement c'était une balle de poumons ce serait super parce que nous le retrouverions surement , couché mort pas loin parce qu'il serait mort dans les dix minutes , avec une piste très odorante pour le chien . Quand en plus dans la discussion notre homme m'a précisé qu'il avait une carabine en calibre 9.3/62 , j'ai bien senti que ça allait surement bien se terminer . Je rigole .

          Camares , c'est une heure trente de chez moi mais comme l'ami Pierre n'était pas trop libre en ce lundi matin , que personne d'autre n'était à proximité ni disponible , j'ai trois quarts d'heure après téléphoné pour confirmer que je serai là haut avec le chien , les chiens pour essayer de retrouver ce sanglier , qui devait peser 85 kilos , pas moins , un gros . Ce matin j'étais là bas à 8h15 au lieu des 8h30 prévues , nous sommes allés tout de suite sur les lieux et avons attaqué . En montant le versant j'ai demandé à mon chasseur qui me tenait en laisse Flèche ( Lascar le vrai spécialiste est HS pour encore plusieurs jours ) au cas bien improbable où ce bestiau serait encore vivant de me prévenir 50 mètres avant pour que je puisse arriver sur le sang seul avec ma chienne , de façon à pouvoir observer vraiment ses comportements en arrivant sur les lieux  . Quand il s'est arrêté et m'a indiqué l'endroit , au dessus du pin , sur lequel il avait la veille vu la piste de sang je lui ai demandé où il l'avait tiré . Là bas , le long de la lisière à 200 mètres , mais en attaquant ici on va gagner du temps . Bon . J'arrive sur les lieux et vois tout de suite Polka coller le nez au sol et partir sur la droite , dix mètres plus bas que l'endroit que m'indiquait mon tireur . Sang visible , je suis à l'oeil sans problème sur ces premiers mètres , ça ira vite ? Je passe derrière la chienne sous un barbelé , fais encore 20 mètres avec toujours ce sang facilement visible , puis plus rien . Polka avance puis revient , monte de dix mètres , descend de dix mètres , tourne en rond comme nous , n'enfile plus du tout la piste . Vingt minutes après nous sommes toujours plantés là , impossible de trouver la sortie , sur les 15 mètres sur lesquels la piste est très visible même  dans l'herbe , il a peut être fait un aller retour , avec arrêt  là où ça a beaucoup goutté ? J'explique à mon chasseur que c'est  par rapport à ça que les conducteurs préfèrent démarrer avec leur chien du lieu de la blessure , de l'anschuss , parce que ça donne alors l'occasion au chien en question de bien se mettre dans le nez l'odeur de cette piste . Une fois les " règlages " effectués , quand les difficultés se présenteront il y aura plus de chances de les résoudre grace à ces réglages de départ . Explication donnée au tireur , je pars seul sur les lieux du tir , laisse faire Polka qui en une minute expertise et malgré l'absence de sang visible démarre sur un sentier de bête , appliquée . Cinquante mètres plus loin de petites gouttes , sur plus de 150 ou 200 mètres comme ça , puis arrivée sur l'endroit sur lequel nous avons attaqué il y a une heure . Polka enfile un peu mieux la voie me semble t il , mais comme tout à l'heure s'arrête au même endroit , tourne en rond de la même manière . Flèche en liberté fait avec moi et Mirza le tour des épines noires du dessus , de celles du dessous ( en tout peut être deux fois 4 ou 500 mètres carrés ) , nous faisons la boucle par le dessus , le dessous sans jamais ni le suiveur ni moi ne retrouver quoi que ce soit . Flèche n'est pas Lascar , mais il lui est arrivé d 'aller me japper un sanglier à 80 mètres tout seul , si ce sanglier avait été couché mort ou vivant dans le coin ça aurait duré une minute , pas deux . 

        Au final nous abandonnons vers 11 heures , quand Laurent appelle notre chasseur . Il lui précise que la veille , dans le prolongement de la direction de fuite de ce sanglier , à 3 ou 400 mètres , il a trouvé une piste de sang qui pourrait correspondre . Redescendus jusqu'en bas nous retrouvons Laurent et sa fille Manon , en compagnie de Pilou , un jeune kopov né chez nous .

Accueil - Elevage De la dent dure - eleveur de chiens Petit Epagneul de Münster (chiens-de-france.com) 

        Laurent , Manon et Pilou , je connaissais bien sur , belle famille de chasseurs de Camares , mais je ne pensais pas les retrouver là , faisant partie de l'équipe . Laurent est un vrai chasseur du pays , connait tous les sentiers du coin et a tôt fait de nous amener sur sa trace de sang , assez peu fournie mais à peu près suivable à l'oeil qui peut vraiment correspondre , ça pourrait bien être le même . Mais là non plus , Polka ne brille pas , grande difficulté à suivre cette piste , et au bout de peut être une demie heure nous abandonnons . 

        Echec cuisant c'est sur , mais la Polka ( premier prix à la piste d 'un jour , 100 points tête de concours je crois pour la piste de deux jours , la 40 heures ) n'est pas d 'un coup devenue nulle , même si par moments elle m'a énervé tout à l'heure . Cette même chienne a été capable de me pister sur des kilomètres des animaux " vraiment " gravement touchés , donc avec des pistes odorantes . Quand le chien ne piste qu'avec difficulté c'est la plupart du temps ( toujours ? ) parce que la blessure malgré le sang visible n'est pas assez sérieuse pour avoir assez stressé l'animal . Nos chiens sont capables deux jours après , malgré des pluies diluviennes ayant tout lavé à grande eau de pister sur des centaines de mètres , voire des kilomètres des animaux coffrés vraiment ,  sans aucun indice visible . Balles souvent mortelles , ou animaux très stressés , par une blessure très douloureuse , c'est une réalité ... Quand le chien peine vraiment à démarrer le pistage comme ça a été le cas aujourd'hui c'est la plupart du temps parce que l'animal a été trop superficiellement touché , en tous cas pas traversé , ni dans la cage thoracique ni dans l'abdomen , ça c'est sur . D'ailleurs sur un coup de 9.3/62 à courte distance comme ça , les indices auraient été tout autres , il n'y aurait pas eu comme ça a été le cas seulement des gouttes sur des centaines de mètres ...

          La séance s'est terminée de fort agréable façon parce que Laurent m'a invité à partager le repas de midi avec sa femme et ses filles , et que j'ai accepté parce qu'il était tard , pas loin  de 13h30 et qu'il était beaucoup plus agréable de manger avec eux dans la foulée  . Merci à Laurent de s'occuper si bien de Pilou ( les filles avaient choisi le nom ) et d'avoir fait que cette recherche " échec " restera quand même un bon souvenir .
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