De la dent dure

De la dent dure Petit Epagneul de Münster

Petit Epagneul de Münster

Journée à Saint Gilles en Camargue .

Actualité publiée le 28/01/2021

De la dent dure - Journée à Saint Gilles en Camargue .

          Comme je vous l'avais annoncé hier , nous avons chassé ce mercredi en Camargue , à Saint Gilles . Sur une propriété presque entièrement plantée d'eucalyptus . Des parcelles rectangulaires entourées de canaux d 'irrigation , de chemins , le tout évidemment bien plat et pas très fourré . Mais par endroits , sur des hectares , de la végétation pas très haute mais assez épaisse pour permettre aux sangliers d'être à deux mètres de vous sans que vous ne les voyez , susceptibles de mettre " le trac " aux chiens . Bien sur , sur ces immensités , les sangliers locaux quand ils sont dans ces eucalyptus sont gités , couchés là dedans , pas dans le reste , dans les neuf autres dizièmes de la surface . 

        L'année dernière lors de mon unique journée ici ( c'est à 2 heures 30 de Liaucous , une fois par an par curiosité et pour le floklore ok , mais pas plus ) j'avais démarré suite aux conseils d'un des piqueurs locaux sur un endroit précis , sur lequel j'avais levé trois fois différentes des sangliers , sur lequel à dix minutes de la fin des courants avaient encore démarré des sangliers , je me rappelais de l'endroit et ai voulu refaire le coin .

        Je n'avais emmené que des chiens qui ne risquaient pas de me poser de problème , j'ai 7 colliers donc je ne lâche que 7 chiens . Donc Lascar laissé au repos dans le Duster avec sa collègue la Hanovre Polka , et en tenue Nina seule kopov du jour , Paco , Mandy et Orphée en munsters , et Flèche , Jitan et Jitane les trois podencos . Départ sur ce coin un peu moins épais que l'année dernière un mois plus tôt , pas de fréquentation visible mais au bout de dix minutes , Jitan au ferme Flèche embraye avec , mais malgré l'arrivée du reste de l'équipe , pas d'emballement , de démarrage . J'ai beau appuyer , suivre le Jitan et ses copains de la voix en suivant le Garmin dans cette immensité assez épaisse , ça ne démarre pas plus que ça . Je tourne en rond peut être 20 ou 30 minutes en me disant qu'il est impossible que ça ne décolle pas plus vite que ça , des courants des copains arrivent et certains des miens sont perturbés , plus à s'occuper de ce qui nous pose problème .        Je suis à moins de 200 mètres du Duster , décide d'aller chercher le chef , Lascar , ce qui d'après moi changerait tout . Son collier récupéré sur le cou de Paco imperdable , retour aux affaires , mais après avoir tourné dans le coin un autre quart d'heure je finis n'y comprenant rien par continuer dans cette parcelle , traverse un chemin , un fossé , un autre . Appelle Olive , le camargais qui chasse aussi à Pommiers , lui dis qu'on a pas tant levé que ça , lui explique notre départ bizarre . Je n'arrête pas avec mes désormais 8 chiens de marcher dans ces plantations pas toujours très épaisses , me dis qu'on va bien finir par marcher dessus parce qu'il y a quand même un peu partout de la fréquentation pas bien vieille . Je repasse sur le coin du départ , continue jusque vers le fond , l'un de nos postiers de Pommiers présents à la battue me dit qu'aucun piqueur n'est passé devant eux . J'arrive .Je finis par arriver vers lui mais toujours rien , sur le chemin sur lequel il est posté d'autres postiers , je passe devant eux à 50 mètres à l'intérieur dans l'épais , et alors que je m'éloigne d 'eux en direction de la bagnole et des bouteilles d'eau auxquelles je rêve depuis un moment , j'entends le ferme . Lascar , mais pas seulement , Jitan et peut être un autre . En direction de la ligne , des types que je viens de voir . J'y vais en gueulant , de façon si les sangliers sont entre eux et moi que ça risque de sauter . Arrivé vers eux je me rends compte que mes chiens font un beau ferme intermitent , à dix mètres dans leur dos , jappant après des sangliers qui sont de l'autre côté du canal . Dans un roncier de bien plus de cent mètres de long , d'au moins 8 ou 10 mètres de large , qui couvre tout le talus de cette digue , de l'autre côté . Faire le tour , peut on chasser là bas , où est ce que ça passe ? Trois cent mètres et quelques minutes après je suis avec l'équipe de l'autre côté , les téléphones ont sonné et nous nous retrouvons après que j'ai démarré seul à 4 puis 5 piqueurs de l'autre côté , dont des jeunes avec des petits chiens croisés . Caba le quasi maitre des lieux a tué un joli sanglier devant 4 ou 5 de mes chiens dont les munsters , Mandy lui retrouvera sur la fin dans l'eau sous des branches son animal . Quelques minutes avant depuis le dessus de la digue je verrai passer dans les ronces un sanglier que le postier d'en face tirera et manquera deux fois . Trois ou quatre minutes avant un beau ( au moins 60 ou 70 kilos ) passe en dessous de moi  dans ces ronces infernales , fait l'équerre en face de moi , traverse . Le postier d 'en face (toujours le même ) qui n'a pas eu l'instinct de se décaler de dix mètres par rapport à moi le tire quand il arrive dans l'eau , le manque ( le canal fait dix mètres de large , il est à 15 ) en face de moi , je gueule . Je n'ajuste pas ce sanglier qui va vers lui pendant sa traversée ni sa remontée , il va le tuer . Il le manque encore une fois dans l'eau , puis quand il lui sort , le talus , le chemin , les sept ou huit mètres d 'herbe , Pan ! parti . Comment a t il fait ? 

         La séance est terminée après qu'avec les autres piqueurs nous ayons fait sortir un gros que le même postier avait vu monter , pas tiré . Ce gros ( 100 kilos camargais , nourri au riz , pas vieux ) sera tué 150 mètres plus loin par un postier plus performant , et au bout de la séance quand même 9 sangliers pas vilains au tableau . Si on avait pas trouvé ceux là en fin de séance ( le postier incroyable qui m'a manqué ce beau que j'ai préféré ne pas lui  assassiner quand il traversait à 10 mètres les avait entendus bouger dans son dos depuis le tout début , n'avait pas signalé ...) il ne s'en serait tué que les deux ou trois du départ . 

         La photo a été prise le matin quand l'un des deux tracteurs partait avec une partie des postiers du jour . Parce que nous étions entre les piqueurs et les postiers peut être 80 ou 90  . L'un des piqueurs , camargais qui chasse là bas tout le temps expliquait qu'il fallait qu'il y ait un vrai gros paquet de chiens et de types dans la traque pour que les sangliers sortent et se fassent tirer , parce qu'autrement ils se contentaient de tourner sans jamais sortir . Ce qui est vrai , j'imagine . Autrement , pour les faire paniquer et sortir par tous les bouts , il y a la présence de quelques chiens très mordants , preneurs attrapeurs comme j'en ai eu par le passé et comme je n'en veux plus , drahthaars ou munsters violents . Quand ils ont entendu dans la traque gueuler un beau sanglier , genre 50 kilos ou plus , pris et qu'on est obligé de piquer , c'est vrai qu'en général ça donne de l'élan à tout ce qui est dans le coin , et que souvent ça sort , mené ou pas mené . De toutes façons la question ne se pose plus , je n'ai plus les chiens pour faire ça . Et je n'achète plus les agrafeuses par boites de cinq ...
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