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Actualité publiée le 08/07/2020
Hier soir j'ai tourné un peu partout , où je connaissais , ai vu et reconnu pas mal d'endroits sur lesquels d'ici peu , j'irai glisser silencieusement le long des lisières à bon vent . Ai fini vers 21 heures passées par décider de partir à la descente depuis un hameau , vers une enchevêtrement de deux ou trois champs dans lesquels j'ai de beaux souvenirs . Premier champ , je suis en train d'arriver au grand ralenti quand à ma droite , à moins que ce ne soit à ma gauche , tout près dans les feuillus le bruit d 'une galopade . Stop , les yeux écarquillés derrière la cagoule , immobile , en plus je me fais gueuler après , en haut , dans le prè . Puis ça répond dans le champ derrière moi , ils sont trois maintenant à me gueuler après , je retourne dix mètres en arrière parce que j'espère voir celui là , nenni , reviens une minute après où j'étais et vois au milieu du champ à 80 mètres un brocard pas terrible qui me fixe . Le temps de l'épauler sans brusquerie il a compris et me gueule à nouveau en se taillant , c'est fini ... Retour au Duster , je file sur un autre coin et depuis la route je vois un couple , brocard pas terrible , me gare 300 mètres plus loin , reviens . Ils ont changé de champ quand j'arrive , il me faudrait risquer une balle à plus de 200 mètres en contrehaut , pas moyen de se caler correctement , c'est fini , on verra demain .
Nuit paisible , réveil à 5 h 15 , je commence à glisser à la descente vers un grand champ que je sais non fauché , mais que j'aborde de tout en haut , verrais bien en bordure du bois une tache sombre mais non , rien . 150 mètres plus bas je sors dans le lever du jour sur une immense déffriche en bordure d' une partie vallonnée replantée de frais . Peut être deux hectares de cette défriche rase ou presque sur laquelle j'ai déjà vu des chevreuils assez souvent , sortants du bois plus ou moins fourré autour , mais là , rien . Impossible , où est il , mon chevreuil ? Il y a peut être deux ou trois minutes que je glisse lentement , très lentement de façon à avoir peu de chances de me laisser surprendre , d'être vu avant d'avoir vu , suis maintenant presqu'au milieu de cette défriche bombée quand enfin mes yeux repèrent dans le fond à 100 mètres une tache rouge . Seul son dos dépasse , est visible , je suis loin de lui , cagoulé et ganté , il ne peut pas m'avoir repéré , c'est bon . Il est seul , mange en avançant et va finir par disparaitre derrière , ce chevreuil , lève enfin la tête , c'est un brocard pas très vieux , la rebaisse et continue à avancer . Je suis appuyé sur le bi pied , il avance encore , Pan ! Ne le vois plus , il doit y être . Effondré sur place certainement , ça tape fort , ce 6.5/65R ... En marchant , vieux chasseur prévoyant , je recharge , par principe , on ne sait jamais .Encore 20 mètres et d'un coup , stupeur , le chevreuil , mon brocard qui sort de terre , et avec l'avant surbaissé file comme un gros lièvre , je l'épaule mais il a déjà disparu au coin de la haie , 60 mètres plus loin .... Merde , mais qu'est ce qui m'arrive ...Il m'a semblé être très bas de l'avant , je trouve un peu de sang , assez rouge , l'aurais je pris trop bas , je ne me suis encore une fois pas assez appliqué .Lui aurais je cassé une ou les deux pattes avant ? Bon , Mirza est dans le Duster , elle est là pour ça , mais quel con , je ne suis pas content de moi , comment ai je fait , quel con , pas assez appliqué ... Il n'est encore pas 7 heures , ce chevreuil s'il est blessé aux pattes avant se sera arrêté dans les cent mètres ou guère plus , mais il faut théoriquement que j'attende trois heures avant d'y aller ... Le laisser soit mourir , soit se refroidir , de façon à avoir plus de chances de le récupérer qu'à chaud .
Donc je fous le camp , arrive au Duster , passe à côté et redescends dans l'autre sens . Dans ce sous bois de grands sapins par endroit la vue porte loin , 80 ou 100 mètres quand c'est clair , pour me passer le temps je redescends , ne vois rien parce qu'un con a tiré de l'autre côté ... C'est moi . Fais encore deux cent mètres , sors sur les champs le long de la petite route d'accès , pourrais bien en voir un , là . Mais non , rien , encore cent mètres et je reviens . Je n'ai pas fait 50 mètres sur le retour qu'une tache brune , rouquine , un chevreuil de face qui se demande s 'il sort est sur la lisière à même pas 100 mètres . De face , c'est une grosse chevrette , rien sur la tête qui se découpe sur le bois derrière . Comme je suis immobile et grimé , indétectable et à bon vent , encore 20 secondes et elle sort , se met en travers le long du bois . Elle est drôlement taillée , cette chevrette , massive de l'avant , un coup de jumelles et c'est un mâle , qui n'a qu'un pivot d 'un côté et une perche de l'autre . Il est plein travers à 100 mètres , à bras franc celui là en temps normal je lui en colle une dans le buffet tout de suite , mais là , mauvaise conscience d'avoir blessé l'autre , je cherche à me caler , me déplace pour être mieux placé et en dix secondes il est parti , rentré au bois ... Deuxième fois du matin que je suis un vrai con , ça commence à bien faire !
Revenu au Duster je sors Mirza , qui m'a entendu tirer tout à l'heure , lui donne à boire , allume le Garmin , le lui mets au cou . M'équipe en conducteur , prépare la 9.3 en espérant ne pas en avoir besoin , et nous arrivons sur place . Mirza en longe commence par me le prendre dans le champ carrément à l'endroit où je suis garé , il a du paturer là avant que je n'arrive ce matin , arrivée sur le sang elle tourne de tous les côtés , finit par descendre là où je l'ai vu partir tout à l'heure . Mais au lieu de rentrer au bois là où je sais qu'il est entré , puisque je l'ai vu , c 'est certain , à 50 mètres , elle insiste pour entrer au bois 20 mètres avant , largement ... Comment faire autrement que de la suivre ? A quatre pattes dans les genets , puis accroupi je fais 40 mètres en ne lâchant pas la longe et elle arrête d 'avancer . Je remonte la longe , il est là , mort avec une belle balle de panse , tiré trop en arrière , pas assez appliqué .
Plusieurs conclusions . D'abord , quand un chevreuil , un gibier comme ça est tombé sur place , si on est trop pressé et qu'on y va tout de suite , il arrive qu'en rassemblant ses dernères frorces il foute le camp , ce qui a été le cas . Ensuite quand un animal coffré comme celui là repart en se trainant quasiment par terre de l'avant , ce n'est pas parce qu'il a une ou des pattes cassées , c'est qu'il est en train de mourir et il ne va pas loin , celui là n'avait pas fait 100 mètres du coup de carabine . Ensuite encore , quand quelque chose d'inhabituel dans le déroulement normal des opérations nous perturbe , on finit par enchainer les âneries et par croire à " la mouche qui pète " . Ce chevreuil était obligé d 'être coffré , donc obligé d'être mort dans les cent mètres ou guère plus , je n'avais aucune raison de m'alarmer et de perdre confiance en moi comme je l'ai fait ensuite avec le deuxième , que j'aurais du sècher sur place à bras franc sans réfléchir plus . Enfin , même quand on est sur à 100% , pas 99 , d'avoir vu entrer au bois l'animal à un endroit , faire confiance à son chien même s 'il rentre au bois trente mètres avant , parce qu'il est obligé d'avoir raison . Ce que j'ai fait quand même , arrêtant d'être con .
On en apprend toujours ... En photo ce brocard pas bien vieux mais joli , que le chef auquel je l'ai amené ensuite après l'avoir vidé et dépouillé donnera à l'un des propriétaires de l'équipe . Pas énorme , mais il leur donne les deux épaules , les deux gigots , et les deux longes , le tout sur celui là étant intact le type sera content .
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Nuit paisible , réveil à 5 h 15 , je commence à glisser à la descente vers un grand champ que je sais non fauché , mais que j'aborde de tout en haut , verrais bien en bordure du bois une tache sombre mais non , rien . 150 mètres plus bas je sors dans le lever du jour sur une immense déffriche en bordure d' une partie vallonnée replantée de frais . Peut être deux hectares de cette défriche rase ou presque sur laquelle j'ai déjà vu des chevreuils assez souvent , sortants du bois plus ou moins fourré autour , mais là , rien . Impossible , où est il , mon chevreuil ? Il y a peut être deux ou trois minutes que je glisse lentement , très lentement de façon à avoir peu de chances de me laisser surprendre , d'être vu avant d'avoir vu , suis maintenant presqu'au milieu de cette défriche bombée quand enfin mes yeux repèrent dans le fond à 100 mètres une tache rouge . Seul son dos dépasse , est visible , je suis loin de lui , cagoulé et ganté , il ne peut pas m'avoir repéré , c'est bon . Il est seul , mange en avançant et va finir par disparaitre derrière , ce chevreuil , lève enfin la tête , c'est un brocard pas très vieux , la rebaisse et continue à avancer . Je suis appuyé sur le bi pied , il avance encore , Pan ! Ne le vois plus , il doit y être . Effondré sur place certainement , ça tape fort , ce 6.5/65R ... En marchant , vieux chasseur prévoyant , je recharge , par principe , on ne sait jamais .Encore 20 mètres et d'un coup , stupeur , le chevreuil , mon brocard qui sort de terre , et avec l'avant surbaissé file comme un gros lièvre , je l'épaule mais il a déjà disparu au coin de la haie , 60 mètres plus loin .... Merde , mais qu'est ce qui m'arrive ...Il m'a semblé être très bas de l'avant , je trouve un peu de sang , assez rouge , l'aurais je pris trop bas , je ne me suis encore une fois pas assez appliqué .Lui aurais je cassé une ou les deux pattes avant ? Bon , Mirza est dans le Duster , elle est là pour ça , mais quel con , je ne suis pas content de moi , comment ai je fait , quel con , pas assez appliqué ... Il n'est encore pas 7 heures , ce chevreuil s'il est blessé aux pattes avant se sera arrêté dans les cent mètres ou guère plus , mais il faut théoriquement que j'attende trois heures avant d'y aller ... Le laisser soit mourir , soit se refroidir , de façon à avoir plus de chances de le récupérer qu'à chaud .
Donc je fous le camp , arrive au Duster , passe à côté et redescends dans l'autre sens . Dans ce sous bois de grands sapins par endroit la vue porte loin , 80 ou 100 mètres quand c'est clair , pour me passer le temps je redescends , ne vois rien parce qu'un con a tiré de l'autre côté ... C'est moi . Fais encore deux cent mètres , sors sur les champs le long de la petite route d'accès , pourrais bien en voir un , là . Mais non , rien , encore cent mètres et je reviens . Je n'ai pas fait 50 mètres sur le retour qu'une tache brune , rouquine , un chevreuil de face qui se demande s 'il sort est sur la lisière à même pas 100 mètres . De face , c'est une grosse chevrette , rien sur la tête qui se découpe sur le bois derrière . Comme je suis immobile et grimé , indétectable et à bon vent , encore 20 secondes et elle sort , se met en travers le long du bois . Elle est drôlement taillée , cette chevrette , massive de l'avant , un coup de jumelles et c'est un mâle , qui n'a qu'un pivot d 'un côté et une perche de l'autre . Il est plein travers à 100 mètres , à bras franc celui là en temps normal je lui en colle une dans le buffet tout de suite , mais là , mauvaise conscience d'avoir blessé l'autre , je cherche à me caler , me déplace pour être mieux placé et en dix secondes il est parti , rentré au bois ... Deuxième fois du matin que je suis un vrai con , ça commence à bien faire !
Revenu au Duster je sors Mirza , qui m'a entendu tirer tout à l'heure , lui donne à boire , allume le Garmin , le lui mets au cou . M'équipe en conducteur , prépare la 9.3 en espérant ne pas en avoir besoin , et nous arrivons sur place . Mirza en longe commence par me le prendre dans le champ carrément à l'endroit où je suis garé , il a du paturer là avant que je n'arrive ce matin , arrivée sur le sang elle tourne de tous les côtés , finit par descendre là où je l'ai vu partir tout à l'heure . Mais au lieu de rentrer au bois là où je sais qu'il est entré , puisque je l'ai vu , c 'est certain , à 50 mètres , elle insiste pour entrer au bois 20 mètres avant , largement ... Comment faire autrement que de la suivre ? A quatre pattes dans les genets , puis accroupi je fais 40 mètres en ne lâchant pas la longe et elle arrête d 'avancer . Je remonte la longe , il est là , mort avec une belle balle de panse , tiré trop en arrière , pas assez appliqué .
Plusieurs conclusions . D'abord , quand un chevreuil , un gibier comme ça est tombé sur place , si on est trop pressé et qu'on y va tout de suite , il arrive qu'en rassemblant ses dernères frorces il foute le camp , ce qui a été le cas . Ensuite quand un animal coffré comme celui là repart en se trainant quasiment par terre de l'avant , ce n'est pas parce qu'il a une ou des pattes cassées , c'est qu'il est en train de mourir et il ne va pas loin , celui là n'avait pas fait 100 mètres du coup de carabine . Ensuite encore , quand quelque chose d'inhabituel dans le déroulement normal des opérations nous perturbe , on finit par enchainer les âneries et par croire à " la mouche qui pète " . Ce chevreuil était obligé d 'être coffré , donc obligé d'être mort dans les cent mètres ou guère plus , je n'avais aucune raison de m'alarmer et de perdre confiance en moi comme je l'ai fait ensuite avec le deuxième , que j'aurais du sècher sur place à bras franc sans réfléchir plus . Enfin , même quand on est sur à 100% , pas 99 , d'avoir vu entrer au bois l'animal à un endroit , faire confiance à son chien même s 'il rentre au bois trente mètres avant , parce qu'il est obligé d'avoir raison . Ce que j'ai fait quand même , arrêtant d'être con .
On en apprend toujours ... En photo ce brocard pas bien vieux mais joli , que le chef auquel je l'ai amené ensuite après l'avoir vidé et dépouillé donnera à l'un des propriétaires de l'équipe . Pas énorme , mais il leur donne les deux épaules , les deux gigots , et les deux longes , le tout sur celui là étant intact le type sera content .