De la dent dure

De la dent dure Petit Epagneul de Münster

Petit Epagneul de Münster

Dimanche au Calmels .

Actualité publiée le 12/02/2018

De la dent dure - Dimanche au Calmels .

     Ce dimanche je suis arrivé au Calmels avec les chiens dans la remorque , mais en sachant qu'il allait falloir que je recherche deux mouflons tirés , blessés la veille au soir . Donc qu'il y avait un maximum de chances pour que je ne les sorte même pas ... Voilà ce que c'est d 'être conducteur , il y a des priorités  .

     Arrivé avant le jour , Eric le patron qui ces jours de grande battue est à bloc toute la journée prend le temps de me mener au départ de la première , que je note au Backtrack , puis il me ramène et Antonio qui lui aussi n'aura pas une minute m'amène au départ de la seconde . Eric au vu du sang de la première pense qu'il y a 80 chances sur 100 pour que je le retrouve , Antonio me dit que je n'aurai pas le deuxième parce qu'hier il l'a vu partir avec les autres , qu'il l'a vu trois fois avec le reste de la troupe et qu'il n'a pas grand chose . Je sais bien qu'il ne faut pas se fier aux apparences , mais Antonio avec le métier qu'il a est quasiment un professionnel de la chasse et de ses à côtés , emmène des tireurs toute l'année au Calmels et son avis mérite d'être écouté .

         Résultat , le premier a été relevé par Circé à 500 mètres , a traversé la petite plaine lui permettant de monter sur la bosse derrière les bâtiments du Calmels , a tourné là dedans pendant presque une heure sans que je ne puisse le voir . Pas assez sérieusement touché , handicapé pour qu'elle ne puisse le mettre au ferme , nous avons arrêté mais il ne servait à rien de continuer .

         Arrivé sur le deuxième , nous avons pisté en longe sur 7 ou 800 mètres avant d'arriver sur un vrai problème ,  n'avons réussi à trouver la sortie qu'en faisant plusieurs boucles à 50 puis 100 mètres . Nous sommes régalés , mais avons eu l'impression de pister un animal pas méchamment touché non plus . Avons abandonné peu avant 14 heures , et après avoir sorti les chiens qui se sont bien demandé ce qui se passait , sommes allés manger avec les autres , André et son équipé de Pommiers , mes amis Patrick et son fils Pierre , Maurice ... Pas content d'avoir passé mon matin à essayer de retrouver des mouflons pas assez sérieusement blessés au lieu de sortir mes chiens pour la belle chasse du jour . 37 animaux , plus de la moitié en sangliers , tout le monde se serait régalé ...

         J'allais rentrer après le repas quand Eric m'a dit que les chasseurs qui avaient blessé la veille ( Finlandais patron mondial d'une grande marque de pneus et ses commerciaux ) repartaient dans le parc . Comme je ne voulais pas me retrouver à être obligé de revenir une heure après , de chez moi et que le match du tournoi de rugby démarrait , je l'ai regardé au Calmels et j'ai bien fait . Alors que j'allais partir nous avons appris qu'ils avaient à nouveau blessé un mouflon , qu'il n'y avait pas de sang mais ...

       Nous avons démarré du coup  de feu , Circé est partie en pistage derrière les 5 mouflons du groupe . Au bout de 300 mètres il n'y avait toujours pas une goutte de quoi que ce soit mais elle travaillait bien . J'ai donc suivi , et d'un coup , dans la trace de gauche d 'un pied avant , du sang . Pas des litres , mais à chaque pas une goutte , bien visible dans la neige . Puis un peu plus , de quoi le suivre à l'oeil . J'ai suivi sur encore deux ou trois centaines de mètres avant d'entendre ce que j'adore , Circé au ferme . Cent mètres plus bas elle jappait son mouflon que je voyais pas , derrière de petits buis . Descendu de 25 ou 30 mètres , j'ai vu les cornes de l'animal , ai distingué la selle , me suis immobilisé et me suis appliqué , à bras franc à lui coller une balle pendant qu'il était là . Il allait faire nuit , pas envie qu'il ne redémarre devant la chienne et ne traverse la grande plaine pour ne s'arrêter qu'à un kilomètre ou deux . Pan ! Il est parti à la descente Circé au cul , comme si j'avais tiré en l'air . Puis a ralenti à 80 mètres , a fait tête une dernière fois avant , comme les taureaux à la corrida quand ils sont bien piqués de faire deux pas en arrrière et de s'affaisser . Tout le monde a été bien content , le tireur , Eric , la chienne et moi .

       Sur la photo , ce beau mouflon de dix ans , anneaux de croissance comptés par mes soins , qui n'avait comme blessure initiale que la patte avant gauche cassée à dix ou douze centimètres au dessus du sabot ... J'en ai vu sur trois pattes partir comme des tout neufs ou presque , le lendemain . Celui ci , blessé depuis peu , n'avait pas encore réappris à courir sur trois pattes . J'ai donc bien fait de lui coller ma balle de 9.3/62 derrière la patte avant , ressortie avant les dernières cotes . C'est incroyable comment un gros mouflon peut être costaud , plus costaud à poids égal qu'un sanglier .
retour