Dimanche à Saint Martin , grosse battue .
Actualité publiée le 09/02/2015
Dimanche matin après une nuit pas assez longue , vu mon état de fatigue lié à la crève que je me traine , départ vers 8 heures et quelques avec mon équipe de chiens . Je démarre de tout en bas , hors de la battue , dans un versant pas trop pentu . Je dois aller jusqu'à la crête , et faire tirer sur la droite , je couperai la ligne de postiers . Ensuite je pourrai faire la descente , le versant de l'autre côté , à l'instinct , j'adore ça , cette liberté .
Je n'ai pas fait 300 mètres que ça démarre devant , mais à gauche . Tout le monde , mais au bout de 5 minutes tout est revenu . Pas le courage de retourner essayer de relever cet animal , pas le temps de me poser la question parce que ça redémarre un peu plus haut à nouveau , mais encore sur la gauche . Et à nouveau un retour express , ce qui est bien parce que je suis au radar , m'appliquant à monter sans forcer pour tenir la journée . Arrivé sur la crête , je prends sur la droite et marche enfin au plat , en essayant de suivre les passages entre les buis . Cent mètres et je me repère en constatant que sur ma droite à 7 ou 800 mètres il y a une route , les gilets rouges des postiers par là haut . Le coin est beau , je vais faire la descente en contrebas de cette route , au moins si je démarre un sanglier il sera tiré . Arrivé une heure après en bas , je suis sous une ligne électrique et vois les meneurs de la bande , Biene et Baxter , prendre de la vitesse , monter sous la route . Je suis , suis rentré dans le maquis sur dix mètres et j'attends qu'il se passe quelque chose . Monter sous cette route , puisque ça fait au moins deux ou trois minutes qu'ils patrouillent là bas , c'est ce qu'il faudrait faire , monter là bas avec le reste de la troupe . Peut être bien qu'un sanglier est couché là haut , qu'ils n'arrivent pas à le localiser , se tâtent au lieu de le japper . Un gros , impressionnant , c'est possible . Mais j'ai les chaussures en plomb , le courage me manque . Pas le courage de faire ces deux cent mètres ... Si ça jappe une fois , je monte , juré ! Mais ça ne jappe pas , les chiens redescendent tous , je les trouve bizarres , je continue à me trainer .
Remontée sur cette bosse , en passant par le milieu , au plus facile à progresser . Une grosse menée de courants tient le dessus de la bosse , là où je trainais ma misère tout à l'heure . Les chiens avancent doucement , ça jappe au ferme parce que ça ne veut pas avancer . Mais au bout de deux minutes Biene et un ou deux de mes chiens , Baxter et Hiéros certainement , sont montés là haut et jappent au ferme , peut être cent mètres sur la droite du ferme des courants . Je sais que c' est le même , qu'il n'y en a pas deux , d'ailleurs les courants deux minutes après passent aussi là en hurlant . Mais ce gros a filé devant la pression des chiens d'arrêt , ça ne risque plus rien . Biene et les autres , éreintés par ces deux jours de traque sont démontés , éreintés , foutus , reviennent en cinq minutes . Nous reprenons tous le chemin de la bagnole , de la bouteille de flotte . Me coucher entre deux buis et dormir , j'y ai songé , j'étais cuit , malade .
Arrivé en début d' après midi à ma bagnole ( pourvu qu'il n'y ait pas de recherche ) , je bois , rebois , mange un morceau de chocolat et reçois un coup de fil de Laurent . Il y a un blessé , c'est Yvan , je passe et t'amène au début . Chouette....
Je suis Laurent et un courant traine dans les virages au dessous desquels je suis passé tout à l'heure . J'ai chopé le courant , l'ai mis avec moi devant parce que derrière c'est plein ( il me bave sur les sièges ) , et m'arrête pour le donner à un postier de ce long de route . Il me prend le chien , le met en laisse et je lui dis que je suis passé en bas tout à l'heure . Que mes chiens sont montés et ont insisté un trop long moment en dessous de lui . Alors il me finit , m'avoue que lui et son fils ont entendu monter un sanglier qui se débinait dans ces cailloux avant que j'arrive . Il était là , j'en étais sur , j'ai eu la flemme de monter deux cent mètres pour m'en assurer . Il a eu de la chance que je sois malade , le salaud , ça ne m'arrive pas souvent , quel con j'ai été .
En fait de recherche , je suis allé au départ mais l'un des piqueurs a fait ce qu'ils savent bien qu'il ne faut pas faire . Il a suivi avec ses chiens en pistant à l'oeil sur peut être un kilomètre , qu'il aille se faire voir avec son sanglier . Je suis trop fatigué de toutes façons , ai de la peine à avancer alors que d' habitude tout le monde dit que j'ai des jambes terribles . Là , je suis sur un cylindre , même pas . Laurent me rappelle et me dit que ça doit être une balle de museau , que Patrick a fait plus d 'un kilomètre derrière , que ce n'est pas la peine que je me fatigue pour rien . Ouf , merci Laurent ...
Au tableau finalement trois sangliers , tous les trois estropiés de pas si vieux que ça . Une femelle à la patte arrière droite démontée qui s' est ressoudée comme elle a pu . Une autre blessée à l'épaule , un trou de balle , qui n'a pas suffit pour la tuer , mais l'a minée , lui provoquant une perte de poils bien visible . Et le mâle , qui aurait du peser au moins quatre vingt dix kilos car c'était un vieux sanglier , mais qui ne devait pas en faire plus de 60 , animal sec avec une épaule blessée à l'avant gauche . Chasse , voiture , je ne sais pas mais ça aurait du faire un sacré sanglier .
La recherche dans le sud , comme vous l'avez compris , ça prendra au moins une génération pour que ça rentre dans les moeurs . Je fais tout pour ne pas les brusquer , les envoyer balader quand ils font n'importe quoi ( encore que , celui qui a fait tout ce chemin derrière un blessé alors que le conducteur était présent dans l'équipe est avant tout un type qui ne peut pas me supporter , plus qu'un chasseur du sud type ) . Avec Circé , j'aurais mis 20 minutes pour faire le kilomètre en question , l'affaire n'aurait pas été règlée pour autant parce que c' était probablement une balle de museau . Il a bien fait , ce chasseur , il m'a économisé de la fatigue ...
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Je n'ai pas fait 300 mètres que ça démarre devant , mais à gauche . Tout le monde , mais au bout de 5 minutes tout est revenu . Pas le courage de retourner essayer de relever cet animal , pas le temps de me poser la question parce que ça redémarre un peu plus haut à nouveau , mais encore sur la gauche . Et à nouveau un retour express , ce qui est bien parce que je suis au radar , m'appliquant à monter sans forcer pour tenir la journée . Arrivé sur la crête , je prends sur la droite et marche enfin au plat , en essayant de suivre les passages entre les buis . Cent mètres et je me repère en constatant que sur ma droite à 7 ou 800 mètres il y a une route , les gilets rouges des postiers par là haut . Le coin est beau , je vais faire la descente en contrebas de cette route , au moins si je démarre un sanglier il sera tiré . Arrivé une heure après en bas , je suis sous une ligne électrique et vois les meneurs de la bande , Biene et Baxter , prendre de la vitesse , monter sous la route . Je suis , suis rentré dans le maquis sur dix mètres et j'attends qu'il se passe quelque chose . Monter sous cette route , puisque ça fait au moins deux ou trois minutes qu'ils patrouillent là bas , c'est ce qu'il faudrait faire , monter là bas avec le reste de la troupe . Peut être bien qu'un sanglier est couché là haut , qu'ils n'arrivent pas à le localiser , se tâtent au lieu de le japper . Un gros , impressionnant , c'est possible . Mais j'ai les chaussures en plomb , le courage me manque . Pas le courage de faire ces deux cent mètres ... Si ça jappe une fois , je monte , juré ! Mais ça ne jappe pas , les chiens redescendent tous , je les trouve bizarres , je continue à me trainer .
Remontée sur cette bosse , en passant par le milieu , au plus facile à progresser . Une grosse menée de courants tient le dessus de la bosse , là où je trainais ma misère tout à l'heure . Les chiens avancent doucement , ça jappe au ferme parce que ça ne veut pas avancer . Mais au bout de deux minutes Biene et un ou deux de mes chiens , Baxter et Hiéros certainement , sont montés là haut et jappent au ferme , peut être cent mètres sur la droite du ferme des courants . Je sais que c' est le même , qu'il n'y en a pas deux , d'ailleurs les courants deux minutes après passent aussi là en hurlant . Mais ce gros a filé devant la pression des chiens d'arrêt , ça ne risque plus rien . Biene et les autres , éreintés par ces deux jours de traque sont démontés , éreintés , foutus , reviennent en cinq minutes . Nous reprenons tous le chemin de la bagnole , de la bouteille de flotte . Me coucher entre deux buis et dormir , j'y ai songé , j'étais cuit , malade .
Arrivé en début d' après midi à ma bagnole ( pourvu qu'il n'y ait pas de recherche ) , je bois , rebois , mange un morceau de chocolat et reçois un coup de fil de Laurent . Il y a un blessé , c'est Yvan , je passe et t'amène au début . Chouette....
Je suis Laurent et un courant traine dans les virages au dessous desquels je suis passé tout à l'heure . J'ai chopé le courant , l'ai mis avec moi devant parce que derrière c'est plein ( il me bave sur les sièges ) , et m'arrête pour le donner à un postier de ce long de route . Il me prend le chien , le met en laisse et je lui dis que je suis passé en bas tout à l'heure . Que mes chiens sont montés et ont insisté un trop long moment en dessous de lui . Alors il me finit , m'avoue que lui et son fils ont entendu monter un sanglier qui se débinait dans ces cailloux avant que j'arrive . Il était là , j'en étais sur , j'ai eu la flemme de monter deux cent mètres pour m'en assurer . Il a eu de la chance que je sois malade , le salaud , ça ne m'arrive pas souvent , quel con j'ai été .
En fait de recherche , je suis allé au départ mais l'un des piqueurs a fait ce qu'ils savent bien qu'il ne faut pas faire . Il a suivi avec ses chiens en pistant à l'oeil sur peut être un kilomètre , qu'il aille se faire voir avec son sanglier . Je suis trop fatigué de toutes façons , ai de la peine à avancer alors que d' habitude tout le monde dit que j'ai des jambes terribles . Là , je suis sur un cylindre , même pas . Laurent me rappelle et me dit que ça doit être une balle de museau , que Patrick a fait plus d 'un kilomètre derrière , que ce n'est pas la peine que je me fatigue pour rien . Ouf , merci Laurent ...
Au tableau finalement trois sangliers , tous les trois estropiés de pas si vieux que ça . Une femelle à la patte arrière droite démontée qui s' est ressoudée comme elle a pu . Une autre blessée à l'épaule , un trou de balle , qui n'a pas suffit pour la tuer , mais l'a minée , lui provoquant une perte de poils bien visible . Et le mâle , qui aurait du peser au moins quatre vingt dix kilos car c'était un vieux sanglier , mais qui ne devait pas en faire plus de 60 , animal sec avec une épaule blessée à l'avant gauche . Chasse , voiture , je ne sais pas mais ça aurait du faire un sacré sanglier .
La recherche dans le sud , comme vous l'avez compris , ça prendra au moins une génération pour que ça rentre dans les moeurs . Je fais tout pour ne pas les brusquer , les envoyer balader quand ils font n'importe quoi ( encore que , celui qui a fait tout ce chemin derrière un blessé alors que le conducteur était présent dans l'équipe est avant tout un type qui ne peut pas me supporter , plus qu'un chasseur du sud type ) . Avec Circé , j'aurais mis 20 minutes pour faire le kilomètre en question , l'affaire n'aurait pas été règlée pour autant parce que c' était probablement une balle de museau . Il a bien fait , ce chasseur , il m'a économisé de la fatigue ...