Equipement du chasseur .
Chasser le gros gibier en traques avec des chiens d'arrêt , ça demande une certaine condition physique , parce qu'il faut suivre les chiens là où ils lèvent , et là où les animaux de chasse passent , font parfois le ferme , se font parfois prendre , etc ... Il faut en fonction du vent les amener parfois assez près des remises , il faut parfois courir vite pour servir les animaux pris , pour empêcher les chiens d'attaquer l'arrière , les cuisses des animaux morts , enfin bref il y a toujours besoin d'aller par les épines ou les buis , les rochers , pendant des heures , et l'équipement a besoin d'être adapté .
Tout est affaire de gout , mais je vais vous dire comment je m'équipe , moi , ça peut donner des idées à certains ...
Aux pieds je porte par temps de pluie des bottes caoutchouc , parce que les chaussures de chasse Goretexées , même de grande marque (Meindl entre autres , j'en ai usé plusieurs ) , finissent par ne plus être étanches . Ceux qui ne s'en sont pas encore rendus compte ne sortent pas assez . Les bottes doublées cuir , genre Saint Hubert , sont à l'usage beaucoup plus agréables que les autres . Si ont les fait sécher sur un sèche botte , elles durent ... surtout si comme chez nous dans le sud on ne les porte pas tous les jours , mais occasionnellement , parce qu'il ne pleut pas souvent .
Par temps " normal " , je porte aux pieds des rangers , actuellement le modèle Félin , Goretexé en plus de l'armée française est très bien ( des pantoufles à l'usage ) .
Le pantalon que je porte l'été , et tant qu'il ne fait pas froid , le plus pratique , est le pantalon treillis de l'armée française ... Le permis et la corde à trainer le gibier mort dans la poche plaquée de droite , le téléphone dans la poche du dessus , le portefeuille dans la poche plaquée de gauche , le porte monnaie dans la poche de gauche , un bon ceinturon sur lequel est enfilé le porte couteau en cuir pour le Victorinox du chasseur , voilà ma tenue pour le bas quand il fait bon ...
Avec le froid , l'hiver , je porte un pantalon knicker en cuir de cerf de chez September , épais de chez épais ( j'avais passé la commande chez Alex en insistant sur ce point ) . Confortable et permettant quels que soient les épais de se passer de cuissard , intéressant ... J'en ai rêvé depuis un passage à Munich quand j'avais moins de 25 ans , l'ai acheté à 50 , et me régale avec l'hiver .
En haut depuis plusieurs années je mets des vestes Décathlon en polaire Camo Blaze , pas chères du tout , 30 euros . Deux poches en bas ( dans celle de gauche la base du Garmin , celle de droite est pour la corde à trainer les animaux ) , une poche poitrine à gauche pour les balles ( 4 qui seront dans la Blaser , 2 de réserve immédiate ) , j'en ai pris l'habitude . Bien sur s'il s' agit de traverser des épais épouvantables je m'équiperais autrement , j'ai rampé des kilomètres sous les épines noires de la Hardt , Hitzfelden , je connais . Mais pour la chasse " courante " , ces vestes en polaire sont très bien . Il y a la même , un peu plus chère , avec le dessous des manches noires , presque étanche pour quand il pleut , j'ai les deux .
Pour les vraies conditions pluvieuses , rien de mieux que les impers cirés " Guy Cotten " , les vrais bretons . Etanches pour de bon et techniques , j'en traine un depuis peut être 20 ans , quand il sera cuit je me paierai le même en jaune !
Sur la tête je ne porte que des bérets . Un rouge de para , vrai de vrai avec le cuir qui le fait tenir . Possibilité quand ça barde de l'enfiler pour ne pas avoir besoin de le ramasser dans le feu de l'action . J'ai plusieurs fois perdu trois secondes en courant non pas derrière , mais devant mes teckels de façon à arriver à temps pour tirer le sanglier , et suis arrivé deux secondes en retard . Le buis qui bouge encore ... Je ne veux plus que ça m'arrive , le béret enfilé version Bourvil reste vissé sur le crane , assez épais pour protéger des épines , étanche , je ne porterai rien d'autre .
A la ceinture à gauche le lacet au bout duquel est fixée la base du Garmin , à droite la réserve de balles en cuir , et au milieu la dague . Celle qui pique vraiment , tranche jusqu'à la garde de façon à ce qu'une fois plantée à peu près où il faut (dans le feu de l'action ça va parfois bien plus vite que dans les conversations autour d' un verre ) il suffise de faire " haut bas " sans ressortir l'outil pour trancher assez de grosses durites . Sans lâcher le bestiau jusqu'à ce qu'il se couche , finisse... La dague , je la porte sur le devant pour que si un jour je me retrouve sur le dos avec le sanglier sur moi je puisse me défendre . Nous en reparlerons .
Pour finir cette partie , que tout le monde se régale avec ses habitudes , c'est ça le plus important . Je ne vous ai précisé ma façon de m'équiper que pour que ceux qui ont des doutes sur leur équipement puisse savoir comment certains s'équipent... Moi , c'est comme ça et ça me va .
Sur la photo , prise par mon ami Pierre qui venait , sans carabine dans le parc du Calmels de se faire dégrafer le pantalon par cet " outil " de 105 kilos on me voit en train de lui murmurer les dernières paroles apaisantes à l'oreille , " c'est fini " ... Peut être 20 ou 25 courants au ferme , loin au vu de la taille du bestiau , et mes munsters et drahthaars qui l'agressent et le font tourner en bourrique . Pas moyen de tirer ça , trop de chiens , Dara qui est pendue aux suites , dont les pattes ne touchent plus le sol tellement il fait la toupie , Emir qui essaie de l'attraper par le nez à chaque tour , bien obligé de poser la carabine et de sortir la dague ... Dans la seconde qui suit le moment où ça arrête de tourner parce qu'Emir protégé par son collier blindé a réussi à le prendre au nez , lui sauter sur le dos , lui enfiler la dague derrière la patte avant et le coucher dès que possible , ne plus le lâcher , tout ça va très vite et se passe tout seul .