De la dent dure

De la dent dure Petit Epagneul de Münster

Petit Epagneul de Münster

Recherches , ça ne rigole pas toujours ...

Actualité publiée le 22/09/2020
       En fin de matinée tout à l'heure Thierry , apiculteur lozérien ( c'est son métier ) mais aussi conducteur de chiens de sang m'appelle pour un cerf tiré ce matin . Parti en laissant un peu de sang , il faut y aller de toutes façons et sa fin de saison d 'apiculteur ne lui laisse en ce moment guère de temps , ça l'arrangerait bien que j'y aille à sa place , j'y vais .

       Deux heures , je rencontre le tireur , son accompagnateur et Daniel , un incroyable retraité de Meyrueis . Plus de 70 ans mais affuté comme une lame , Daniel est avec moi dans le Duster pour arriver sur les lieux , il m'explique qu'il est dehors tous les jours sauf le vendredi , avec sa carabine et ses jumelles . Entre le parc des Cévennes et les privés sur les terres desquels il peut venir approcher les jours où il n'y a pas battue , il chasse 6 jours sur 7 pendant plus de six mois de l'année , sans compter que depuis début juin il y a moyen de chasser les brocards , enfin bref il n'arrête pas , et s 'en régale . Tout ça dans le cadre somptueux de l'Aigoual , des gorges de la Jonte et des petites rivières adjacentes , le paradis n'est pas loin . Je passe pour un fou passionné , mais il y a pire que moi ...

       Arrivés sur les lieux au bout de presque une demie heure de chemins pour la plupart carrossables en faisant attention pour ne pas " faire " un pneu , dans des paysages à couper le souffle nous démarrons . Polka et moi en tête , Daniel avec Lascar en laisse derrière avec le tireur et son ami guide . Polka passe dans ces pentes incroyables par des chemins de bête dans les fougères et les ronces sur des centaines de mètres sans grande difficulté , je retrouve parfois des indices sur la végétation , puis de moins en moins , puis plus du tout . Une goutelette de temps en temps , trouvée par mes suiveurs ou moi , les centaines de mètres défilent mais au bout de 5 ou 6 , Polka commence à tourner en rond , n'enfile plus . Le coin serait propice pour que notre animal , même si je doute de la vraie gravité de sa blessure , se soit couché . De grandes ronces , des fougères en pagaille , je laisse faire la chienne en vain . Je décide de faire les avants , les arrières , boucle à 80 mètres en haut , en avant puis en arrière , mais rien , elle ne retrouve pas de piste à travailler . Lascar dans le même temps se met à japper , veut que je le lache . Comme il serait possible que notre animal soit effectivement couché par là je le fais lacher par Daniel . Lascar monte , fait les avants en haut sur 100 mètres , redescend à fond et se met au ferme entre les suiveurs et moi à 15 mètres . Je demande à tout le monde de rester en place , descends en espérant que ce sera notre cerf couché agonisant , mais non , ça démarre dans ces grandes fougères , un gros sanglier des Cévennes qui passe à un mètre du tireur . Daniel réussit à arrêter mon Lascar au vol , le remet en laisse ...

         Je leur demande de rester sur place , fais les grands avants , passe par en dessous en faisant avec Polka une grande boucle dans l'espoir de recouper la piste de ce blessé sans succès . Retour piteux aux voitures , nous ne pouvons pas faire plus . Je pense que la balle est mauvaise vraiment , suis sur qu'il n'a pas été coffré parce que même à la 7/64 à 25 mètres il y aurait eu d'autres indices . Animal ni traversé ni vraiment sérieusement blessé , sans doute " ébréché " sur le devant , parce qu'il parait qu'il s 'est presque cabré au coup de feu . Nous ne saurons jamais , mais après les trois interventions positives d'hier ce genre de circonstances remet vite les pieds sur terre . 

      
retour