Brocard ce matin .
Actualité publiée le 10/08/2018
D'ici la fin aout , et ce n'est jamais bien facile parce que le rut après le 15 est terminé et les mâles fatigués par leurs agapes , amaigris passent leur temps à manger puis à se coucher pour dormir , donc sont bien moins visibles , je dois encore fermer deux bracelets . Facile ? Je vais devoir remonter dans l'Ain au moins une fois , mon " anniversaire " décalé au 18 aout ( je suis né le 27 juin mais à ce moment là ma femme était tous les matins à 6 heures dans les vergers , impossible de lui demander de fêter quoi que ce soit dans ces conditions ) va prendre du temps à tout le monde , même à moi , enfin bref j'ai décidé hier matin de foncer là bas . Seul , silencieux et déterminé , me glisser comme ça dans la peau du prédateur en été , les soirs ou les matins tôt me plait vraiment . De plus en plus . En vieillissant je sens que si je ne me fais pas tuer avant en battue , je finirai calmement comme ça , postier et chasseur à l'approche , un régal .
Arrivé hier soir assez tôt pour retourner sur les lieux sur lesquels avec Pascal nous n'avons en début de soirée rien vu , mais que j'ai commencé à connaitre . J'ai glissé en prenant gentiment le vent sur 5 ou 600 mètres sur des lisières appétissantes , suis remonté à bon vent jusqu'au coin de la grande coupe , défriche en bas de laquelle j'avais laissé dimanche soir l'ami Pascal . Mais comme avec lui , je n'ai rien vu , rien de rien . Sur le chemin du retour , à 150 mètres de la voiture j'ai comme le champ le long de ce chemin goudronné avait été fauché et que les balles rondes étaint encore là décidé de me dissimuler les dernières minutes derrière l'une d'elles , la bonne . Dix minutes plus tard comme rien n'était sorti et qu'il ne restait plus trop de temps j'ai tenté le coup de Butollo , discret . Trois ou quatre appels . Silence . Puis à peut être 80 mètres , dans le bosquet dont je venais pour arriver là de faire le tour un chevreuil s'est mis à gueuler . Donc à m'insulter ... Il était à côté , m'a laissé passer , et ne m'a signalé sa présence que quand j'ai appelé , à la désespérados , pour voir si un imbécile sortait . Je ne connais pas assez le coin , ça a été moi l'imbécile ...
Suis allé dormir dans la tente de toit sur l'autre côté de la chasse , que je connais mieux , pour le lendemain matin . Je n'aurai qu'à faire 100 mètres sur un chemin sablonneux pour me retrouver avant le vrai lever du jour en place à l'angle d'une céréale ramassée , et d'un immense champ pas encore fauché sur lequel j'ai de beaux souvenirs . Je sais où ils sortent , en tire au moins un tous les ans ici . Le jour n'est pas encore assez levé que je suis immobile là bas , Realtree du haut en bas , gants , cagoule , sandales silencieuses , il serait bien étonnant que sur ce coin rien ne bouge dans la première demi heure ...Mais en fait , ce qui bouge , c'est un bruit de bagnole , qui s'approche , longe mon champ pas fauché , ralentit , et s'arrête , à 80 mètres . Le type descend , fait le tour de son quatre quatre , et prend le chemin dans ma direction . Merde , pas de bol , on entend jamais un bruit de voiture par là , et il faut que maintenant il y en ait un qui vienne pile où je suis ... Arrivé à 30 mètres le mec me voit , est bien embêté mais c'est fait . Il vient pour regarder s'il reste de l'eau dans je ne sais plus quel abreuvoir destiné au grand gibier , je vraiment pas de chance . Du coup je décide d'accélérer le scénario . Il est tôt , je descends le long de cette céréale moissonnée , rien , je vais aller jusqu'en bas et je remonterai plus tôt par tous les grands champs sur lesquels je pensais terminer , ce qui n'est peut être pas plus mal .
Arrivé en bas sur le goudron , je m'avance tel le gros matou , pointe mon nez en dessous , dans le champ de gauche . Avant de partir à bon vent sur la gauche pour prospecter tous ces grands champs je regarde vite fait dans celui de droite . A 150 mètres , un dos brun dépasse . Une chevrette ? Jumelles , et non , il a levé la tête , c'est un beau . Tout seul . Il a baissé la tête et me tourne le dos . Loin , et de dos . Mon bâton de pirsch , bipied fabrication maison en noisetier que je traine depuis plusieurs années a péri hier soir . Le morceau unique dont je suis équipé ce matin faute de mieux ne me permet pas trop de stabiliser la visée , impossible de le prendre comme il faut . Il ne se présente jamais comme il faut , serait mort c'est sur depuis un moment si j'avais le bon pi pied , Pan ! le coup m'échappe . Je ne le vois plus , il est peut être pile dans le champ ? Et puis je vois un cul de chevreuil entrer au bois cent mètres plus loin . Lui , ou un autre , peut être sa femelle ?
Quel con , j'ai le coeur qui a tapé , n'aurais pas du le tirer dans ces conditions ! Je marche dans le champ en espérant que c'est un autre chevreuil que j'ai entrevu entrer au bois là bas , et qu'il sera carreau sur place , mais non . Rien . Je prospecte , même pas de sang . Bon , je vais revenir avec la chienne , on verra bien . Quel con , quand même , ça m'étonne que le coup soit parti comme ça ailleurs que dans le chevreuil ... Bon , rien de rien , je vais juste donner un coup d 'oeil à la lisière où j'ai vu entrer ce chevreuil , ou un autre . Je verrais bien dans la bordure la rentrée , s'il est blessé peut être que je verrai quelque chose . En fait il est là , couché , les yeux ouverts , en train de mourir . Je le vois à sept ou huit mètres , suis maintenant à côté de lui . Yeux grands ouverts il me sent derrière lui , étendu roux magnifique dans sa tenue d 'été . Je n'ai pas le coeur de lui en coller une , sens bien qu'il ne se relèvera pas et le laisse finir tranquillement . En partant chercher la voiture je n'ai pas fait cinq mètres en m'éloignant qu'il tourne sur lui même , me laisse voir son autre côté , duquel le trou de sortie de la blessure bien visible laisse échapper les intestins et meurt en s'étirant une dernière fois . C'est fait ...
Revenu une demi heure après avec le Duster je sors Mirza , l'amène au milieu du champ sur l'endroit sur lequel il paturait et observe les changements d'attitudes de la chienne . Bien sur ce n'est pas une recherche , mais ça me permet un peu plus de la lire dans ses réactions . Elle me le trouve bien sur en une minute , se régale en arrrivant sur lui , je la félicite . Dix grosses minutes après il est vidé comme un poisson , pendu par un crochet à un noisetier de la bordure et il égoute parce que j'ai avec le jerrican habituel pu le nettoyer comme il faut . Il avait pris une balle finalement pas si mauvaise , un peu plein milieu et une fois de plus il n'est pas resté pile , et a fait pas loin de 100 mètres . Ces KS ... Retour en passant par chez Frédéric le patron paysan de la chasse locale . Il est content , c'était mon dernier là bas et il m'en propose un autre , à condition que je leur amène comme ça vidé et qu'ils récupèrent la venaison . Pas de problème , je reviendrai , essayer de leur fermer ce bracelet , j'adore ce coin ...
La photo est bien sur celle de ce beau , finalement , pas jeune non plus , une fois vidé avant que je ne mette la caisse dans la voiture . Bien beaux animaux que j'adore chasser l'été , entre autres parce que souvent , comme la veille au soir , ils nous jonglent ... Certains endroits sont un peu des pièges à chevreuil , certains autres des pièges à chasseur , le tout est de savoir sentir la différence .
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Arrivé hier soir assez tôt pour retourner sur les lieux sur lesquels avec Pascal nous n'avons en début de soirée rien vu , mais que j'ai commencé à connaitre . J'ai glissé en prenant gentiment le vent sur 5 ou 600 mètres sur des lisières appétissantes , suis remonté à bon vent jusqu'au coin de la grande coupe , défriche en bas de laquelle j'avais laissé dimanche soir l'ami Pascal . Mais comme avec lui , je n'ai rien vu , rien de rien . Sur le chemin du retour , à 150 mètres de la voiture j'ai comme le champ le long de ce chemin goudronné avait été fauché et que les balles rondes étaint encore là décidé de me dissimuler les dernières minutes derrière l'une d'elles , la bonne . Dix minutes plus tard comme rien n'était sorti et qu'il ne restait plus trop de temps j'ai tenté le coup de Butollo , discret . Trois ou quatre appels . Silence . Puis à peut être 80 mètres , dans le bosquet dont je venais pour arriver là de faire le tour un chevreuil s'est mis à gueuler . Donc à m'insulter ... Il était à côté , m'a laissé passer , et ne m'a signalé sa présence que quand j'ai appelé , à la désespérados , pour voir si un imbécile sortait . Je ne connais pas assez le coin , ça a été moi l'imbécile ...
Suis allé dormir dans la tente de toit sur l'autre côté de la chasse , que je connais mieux , pour le lendemain matin . Je n'aurai qu'à faire 100 mètres sur un chemin sablonneux pour me retrouver avant le vrai lever du jour en place à l'angle d'une céréale ramassée , et d'un immense champ pas encore fauché sur lequel j'ai de beaux souvenirs . Je sais où ils sortent , en tire au moins un tous les ans ici . Le jour n'est pas encore assez levé que je suis immobile là bas , Realtree du haut en bas , gants , cagoule , sandales silencieuses , il serait bien étonnant que sur ce coin rien ne bouge dans la première demi heure ...Mais en fait , ce qui bouge , c'est un bruit de bagnole , qui s'approche , longe mon champ pas fauché , ralentit , et s'arrête , à 80 mètres . Le type descend , fait le tour de son quatre quatre , et prend le chemin dans ma direction . Merde , pas de bol , on entend jamais un bruit de voiture par là , et il faut que maintenant il y en ait un qui vienne pile où je suis ... Arrivé à 30 mètres le mec me voit , est bien embêté mais c'est fait . Il vient pour regarder s'il reste de l'eau dans je ne sais plus quel abreuvoir destiné au grand gibier , je vraiment pas de chance . Du coup je décide d'accélérer le scénario . Il est tôt , je descends le long de cette céréale moissonnée , rien , je vais aller jusqu'en bas et je remonterai plus tôt par tous les grands champs sur lesquels je pensais terminer , ce qui n'est peut être pas plus mal .
Arrivé en bas sur le goudron , je m'avance tel le gros matou , pointe mon nez en dessous , dans le champ de gauche . Avant de partir à bon vent sur la gauche pour prospecter tous ces grands champs je regarde vite fait dans celui de droite . A 150 mètres , un dos brun dépasse . Une chevrette ? Jumelles , et non , il a levé la tête , c'est un beau . Tout seul . Il a baissé la tête et me tourne le dos . Loin , et de dos . Mon bâton de pirsch , bipied fabrication maison en noisetier que je traine depuis plusieurs années a péri hier soir . Le morceau unique dont je suis équipé ce matin faute de mieux ne me permet pas trop de stabiliser la visée , impossible de le prendre comme il faut . Il ne se présente jamais comme il faut , serait mort c'est sur depuis un moment si j'avais le bon pi pied , Pan ! le coup m'échappe . Je ne le vois plus , il est peut être pile dans le champ ? Et puis je vois un cul de chevreuil entrer au bois cent mètres plus loin . Lui , ou un autre , peut être sa femelle ?
Quel con , j'ai le coeur qui a tapé , n'aurais pas du le tirer dans ces conditions ! Je marche dans le champ en espérant que c'est un autre chevreuil que j'ai entrevu entrer au bois là bas , et qu'il sera carreau sur place , mais non . Rien . Je prospecte , même pas de sang . Bon , je vais revenir avec la chienne , on verra bien . Quel con , quand même , ça m'étonne que le coup soit parti comme ça ailleurs que dans le chevreuil ... Bon , rien de rien , je vais juste donner un coup d 'oeil à la lisière où j'ai vu entrer ce chevreuil , ou un autre . Je verrais bien dans la bordure la rentrée , s'il est blessé peut être que je verrai quelque chose . En fait il est là , couché , les yeux ouverts , en train de mourir . Je le vois à sept ou huit mètres , suis maintenant à côté de lui . Yeux grands ouverts il me sent derrière lui , étendu roux magnifique dans sa tenue d 'été . Je n'ai pas le coeur de lui en coller une , sens bien qu'il ne se relèvera pas et le laisse finir tranquillement . En partant chercher la voiture je n'ai pas fait cinq mètres en m'éloignant qu'il tourne sur lui même , me laisse voir son autre côté , duquel le trou de sortie de la blessure bien visible laisse échapper les intestins et meurt en s'étirant une dernière fois . C'est fait ...
Revenu une demi heure après avec le Duster je sors Mirza , l'amène au milieu du champ sur l'endroit sur lequel il paturait et observe les changements d'attitudes de la chienne . Bien sur ce n'est pas une recherche , mais ça me permet un peu plus de la lire dans ses réactions . Elle me le trouve bien sur en une minute , se régale en arrrivant sur lui , je la félicite . Dix grosses minutes après il est vidé comme un poisson , pendu par un crochet à un noisetier de la bordure et il égoute parce que j'ai avec le jerrican habituel pu le nettoyer comme il faut . Il avait pris une balle finalement pas si mauvaise , un peu plein milieu et une fois de plus il n'est pas resté pile , et a fait pas loin de 100 mètres . Ces KS ... Retour en passant par chez Frédéric le patron paysan de la chasse locale . Il est content , c'était mon dernier là bas et il m'en propose un autre , à condition que je leur amène comme ça vidé et qu'ils récupèrent la venaison . Pas de problème , je reviendrai , essayer de leur fermer ce bracelet , j'adore ce coin ...
La photo est bien sur celle de ce beau , finalement , pas jeune non plus , une fois vidé avant que je ne mette la caisse dans la voiture . Bien beaux animaux que j'adore chasser l'été , entre autres parce que souvent , comme la veille au soir , ils nous jonglent ... Certains endroits sont un peu des pièges à chevreuil , certains autres des pièges à chasseur , le tout est de savoir sentir la différence .