De la dent dure

De la dent dure Teckel poil dur

Teckel poil dur

Pourquoi ce site ...?

Pourquoi ce site ...?

Novembre 2012 . Nous n'avons plus de teckels mais recevons des coups de fils et des mails de gens qui aimeraient bien chasser avec de petits chiens , pas trop prêts de terre , très passionnés criants mordants . Des pattes et assez de passion et d' intelligence pour faire avancer les sangliers jusqu'à la ligne , ils ne trouvent pas ...Toutes les semaines , des gens qui ont passé du temps sur le site me contactent parce qu'ils ont compris que ce sont des chiens comme ça qu'il leur faut . Le problème est que Franck Leclercq a 7 chiennes et je ne sais plus combien de chiens de retenus sur la prochaine nichée , chienne pas encore saillie , donc que ça ne suffira pas .J'espère que les " hautes instances " du teckel se rendent compte de ce qu'ils ont fait en modifiant les modalités d'attribution du titre de Champion de Travail .Maintenant des chiens qui ont fait une prise chanceuse un jour sur un petit renard finissent par passer pour des chiens terribles , sont mis en avant dans l'élevage et la descendance supposée formidable finit par décevoir  les chasseurs . Dommage pour tout le monde ...



Août 2012 ... Nous n'avons plus de teckels au chenil .  Nous avons récupéré pour la donner à un ami qui chasse  avec des chiens de chez nous notre dernier chiot femelle , avons décidé de l' appeler Hora . Comme notre Hora de la Grande Futaie  , il y a ... et encore , nous avions des teckels depuis les E , Evans du Pêchereau . Je connais quand même bien les teckels .



Certains de ceux qui me connaissent , ou qui ont lu sur ce site de quoi avoir l'impression qu'on se connait , et qui adhèrent à mes idées , ma façon de voir l'élevage , des teckels en particulier , seront peut être déçus . S'ils ont envie de trouver un teckel de chasse  , un vrai passionné très criant et intelligemment mordant , ils peuvent me téléphoner pour renseignement . Je sais où il reste des teckels qui correspondent au " cahier des charges " précédemment décrit , et suis prêt à donner les renseignements qu'il faut à des passionnés , au téléphone... Et ce ne sont pas des prix parisiens !



Juin 2018 . Je viens en deux jours de recevoir deux mails sur ce site d'utilisateurs de poils durs qui ont suivi mes conseils , et produisent à partir de nos origines , Grande Futaie derrière partout des chiens " de compétition " , comme tout le monde en rêve . J'ai fait mon travail , suis bien heureux d 'avoir contribué modestement à faire que toutes ces qualités ne se perdent pas complètement . Merci à ceux qui ont été capables de ça ...






Nous allons , pour diverses raisons , arrêter d'élever des teckels poils durs . Donc nous séparer , assez vite , de nos chiennes d'élevage , au nombre de 6 , puisque nous avions produit dernièrement un chiot femelle magnifique .



Parmi les raisons , le fait de ne quasiment plus chasser avec des teckels  pèse beaucoup . Il y a moins de dix ans , j'habitais dans le haut-doubs , je traquais toutes les semaines en alsace , principalement dans la hardt , des tènements très fourrés , très épais . Là , les teckels étaient   adaptés , au top . Depuis que je suis dans l'aveyron , les traques sont beaucoup plus grandes , moins fourrées . Ici , même les buis sont moins épais que dans mon haut-bugey de départ . Les chiens plus grands , plus rapides , plus agressifs intelligemment que j'utilise actuellement , comme mes musnterlanders , sont pour moi beaucoup plus efficaces . Les teckels que je sors parfois n'ont pas souvent l'occasion de faire la preuve de leurs qualités . Les origines avec lesquelles j'ai travaillé pendant toutes ces années m'ont permis de produire des chiots qui ont  satisfait à 100% leurs acquéreurs . Je regretterai ces lutins joyeux et courageux avec lesquels j'ai connu les moments les plus forts probablement de ma vie de chasseur , d'homme de chiens à sanglier de petit pied . 

Une autre raison tient au fait que parmi les trop nombreux chiens qui sont dans mes boxs , il me faut faire des choix car les nuisances sonores dérangent certains voisins . Je ne vais plus garder que les 7 ou 8 chiens que j'utilise à la chasse . Je ne ferai plus reproduire que quand le besoin se fera sentir , pour garder des chiens jeunes au contact de ma bête de chasse favorite , le sanglier . Donc je ne ferai plus qu'une nichée de temps en temps ...



Si vous êtes intéressé pour démarrer un élevage , changer vos origines , ou tout simplement pour chasser avec une de ces chiennes , contactez nous dès que possible .

Mise au point , ça se précise pour placer les chiennes ...Le chiot femelle , Gaïa de la dent Dure , est chez Franck Leclercq depuis la semaine dernière .

Eden est depuis aujourd'hui chez le propriétaire d' Eclair ( qui mène son lièvre tous les week-ends plusieurs heures , si si ...) . Après la chasse si elle est toujours vivante elle fera une dernière nichée de Dent Dure , et je vendrai deux chiots pour me payer la chienne . Ensuite je la donnerai à Sébastien .



Centa qui a eu droit à une césarienne pour sa première nichée avec nous ne sera pas vendue sans que je sois sur qu'elle peut reproduire sans problème . Donc nous ferons dès que possible une nichée pour nous assurer que tout fonctionne bien , d'ici ses prochaines chaleurs .



Draine et Diane par contre sont disponibles , partiront chez quelqu'un de bien dès que possible . Ces deux chiennes doivent pour produire des chiots très énervés comme nous les aimons , être mariées avec le mâle qui convienne , un Dent Dure convenable , ou un Grande Futaie , ou un Combe Murat , ou un chien d'un autre élevage qui ait ce qu'il faut de sang Grande Futaie . Mais dans tous les cas , essayez de ne faire reproduire qu'après nous en avoir parlé , à Franck Leclercq ou à moi . Vous n'aurez pas à le regretter .









Je chasse avec des teckels poils durs , entre autres , et j ' en élève depuis plus de 20 ans . Je produis , pour essayer d ' autofinancer  l'ensemble , et je vends au moins une nichée par an .L ' internet , le site , un bon moyen  de se faire connaitre ... Et de donner l ' occasion à d'éventuels passionnés dans notre genre de nous rencontrer .

  Nous vendons nos chiots presqu ' exlusivement à des chasseurs , bien que les teckels  soient aussi de formidables chiens de compagnie .

  Tous nos chiots sont inscrits au LOF , vendus vaccinés , identifiés par tatouage ( libre à vous de les faire pucer ensuite si nécessaire ) . Ils sont garantis chasse , et ne doivent théoriquement pas avoir de problème à la confirmation . Mais si tel était le cas ( monorchidie , dentition ...) il serait toujours possible de nous recontacter pour trouver un terrain d ' entente . Quand vous nous prenez un chiot , que vous le payez , vous devez être contents de votre achat . Nous restons toujours disponibles pour un conseil d'  élevage , un renseignement relatif à un problème de santé . En toutes ces années , nous avons rencontré déjà la plupart des problèmes qui risquent de se poser à vous . N ' hésitez jamais à nous appeler , ne serait ce que pour nous donner des nouvelles du chiot .

Nos chiots sont vendus en général bien en dessous des prix les plus élevés . Nous préférons les voir partir tôt , chez des passionnés , que de chercher à les vendre beaucoup plus chers et de les garder jusqu ' à 6 mois ...

Expliquez nous quel est votre projet , démarrer un élevage chasse , chasser avec un teckel , apporter des qualités de chasse à votre élevage , et nous vous proposerons , en  " sur mesure " , ce qui vous conviendra . Il faudra peut être attendre quelques mois , que la bonne chienne soit prête , mais vous risquez fort de ne pas regretter d ' avoir attendu . A bientôt  ?


 

Des teckels ...???

Des teckels ...???

  Le teckel est un basset , qui doit être débordant de vitalité , de criant , de mordant , de passion et d ' intelligence pour apporter toutes satisfactions à son patron . Il doit aussi être construit pour pouvoir exprimer toutes ces qualités , et proportionné comme le souhaite le standard de la race . Ce standard , allemand , préconise des proportions 2/3__1/3 . C ' est à dire que si votre chien , costaud , fait 30 centimètres au garrot , il doit avoir 10 centimètres sous la poitrine . Pas 10 centimètres du coude au sol , mais vraiment sous la poitrine ... Il doit donc , surtout s ' il n ' a pas un dos trop long , avoir fière allure , être capable de sauter dans le coffre de la voiture , si ce n'est  sur la table ( j ' exagère à peine ! ) . Ces précisions pour que vous compreniez dès le début que les chiens qui " trainent par terre " , proportionnés 3/4__1/4 , ne sortent  pas de chez nous . Même s ' il peut arriver qu ' ils récoltent des récompenses en beauté ( tout dépend du juge ) , ou  qu ' ils soient primés à la Nationale d ' Elevage ( ?? ...). Le teckel est un chien d ' utilisation , de travail , de chasse . Les Allemands ,  pays berceau de race , l ' ont bien compris car ils ont modifié le standard en insistant sur le 2/3__1/3 . Ce type de construction  donne des chiens  plus agiles , ne serait ce que pour grimper sur un canapé ...


  Chasseur de sangliers et éleveur de teckels poils durs depuis plus de 20 ans , j ' ai perdu beaucoup de chiens , surtout les premières années . J ' ai du me ré-équiper ... A l ' époque , je fréquentais beaucoup les épreuves de travail  ( Sp et Bhfk , le TAN du teckel ) et j ' ai eu l'occasion de me rendre compte que les chiens de " la Grande Futaie " , l ' élevage d ' Aline Lachiver , étaient bien souvent dans le tout haut du panier . Je me suis donc servi chez elle , et en faisant les mariages qui étaient les bons à partir de ces chiens , j ' ai réussi à produire moi-même des chiens passionnés de chasse à l ' extrême , bien proportionnés , et très équilibrés .


Actuellement nous redémarrons à partir de chiens nés chez nous , un élevage dans le sang . Notre objectif est d ' améliorer encore le type , en ne perdant surtout pas les qualités de chasse et l'intelligence . C ' est ce cocktail qui donne des chances sérieuses aux teckels spécialisés dans le sanglier de passer à travers les saisons , de durer et de progresser encore à 5 , 6 , 7 ou 8 ans . Ce cocktail , il repose sur des chiens au top en criant et en mordant , équilibrés et intelligents , pas trop longs de dos , et proportionnés 2/3__1/3 .  Ces chiens sont capables de passer partout presque aussi bien que des foxs , capables d' esquiver des charges bien mieux que s ' ils trainaient par terre . Nous en reparlerons plus loin ...


  Le chien parfait n '  existe pas , mais le teckel parfait doit être proportionné comme le standard le dit . Ce n ' est pas le cas dans la plupart des élevages français même et surtout chez ceux qui sont censés mener la race dans le bon sens . Nous en reparlerons plus loin aussi , mais si vous cherchez un teckel construit correctement , débordant de qualités de chasse , adressez vous à nous . Nous aurons , ou nous saurons vous indiquer les amis chez lesquels vous pourrez trouver votre bonheur .
 



 

Chiens complets , savent tout faire , ET caractère extra ...

Chiens complets , savent tout faire , ET caractère extra ...

  J'ai passé ma vie à chasser , tant que je pouvais ... Enragé , disaient les mauvaises langues . Enseignant , instituteur par le passé puis prof de gym , d'eps , j'ai toujours eu un peu plus de temps que pas mal de gens à consacrer à la chasse . Marié avec Corinne , vraie fille de paysans , dans le bons sens , j'ai eu la chance de partir tant que je voulais , où je voulais , sans que personne ne trouve rien à redire quand je passais la chasse et les chiens avant le reste , la famille parfois , souvent .
Pour accompagner le chasseur dans toutes ces sorties , je prenais des teckels poils durs pour aller dans la traque , une ou des braques allemands pour chasser les oiseaux , chiens d' arrêt . Ces braques accompagnaient les teckels dans la traque , et il m'est arrivé souvent de dire à ma femme à la fin du week-end qu'ils étaient  les seuls qui ne m'aient posé aucun problème : pas rentrés au trou , pas perdus ni partis trop loin derrière du gros gibier , en général jamais blessés ... Sur 10 chiens emmenés , ces deux là avaient fait un gros travail , ce n'était que du bonheur . Leur seul problème résidait dans le fait que ces poils ras passionnés à l'extrême , à force de rentrer à 40 à l'heure dans les épines , étaient au bout de deux ou trois jours de chasse défigurés au point que je n'osais plus les sortir de la voiture avant le début de la traque . J'étais obligé de les piquer aux antibiotiques durant la semaine , et ils avaient triste mine . L'époque des drahthaars arrivait ... j'ai chassé avec ces chiens fous passionnés pendant quelques années , mais ai fini , après avoir connu les munsterlanders , par les abandonner : trop mordants au chenil , pas de cohabitation possible à plusieurs mâles ou plusieurs femelles ensemble sur la durée , il aurait fallu avoir deux chiens maximum par boxs , couple mixte , et encore ... Alors que mes munsters , doux , presque collants , pots de colle , affectueux , étaient capables , entre femelles de se supporter à trois ou quatre , tout en ayant du criant et du mordant suffisamment pour chasser le gros
gibier .
La polyvalence des munsters est impressionnante . Des chiots de 4 ou 5 mois qui donnent de la voix sur des lapins ou des lièvres dans les buissons , des adultes fous de rapport , d'instinct , même en eau profonde , simplement en jouant . Des arrêteurs ferme , piquet , sur quelque émanation que ce soit , sans préparation particulière . Des attitudes de complicité " naturelle " avec le maitre , des chiens à l'écoute comme j'en ai peu vu . Un mordant inné sur les fauves , le gros gibier , mais nous y reviendrons ... Et tout ça dans le même chien ! J'en rêvais depuis toujours , je les ai trouvés .
 .

Teckels , depuis longtemps ...

Teckels , depuis longtemps ...

Je chasse avec des teckels depuis 1989 . Mon premier teckel s ' appelait Evans du Pêchereau , je suis allé le chercher à Argenton sur Creuse , chez Mr. Dubuget  . Beau chien bien construit , chasseur criant et mordant , il m '  a fait tomber amoureux de la race . Je chassais à l ' époque tous les jours possibles , comme maintenant . Instituteur , habitant le village de mes grands-parents , je sortais mes chiens jusqu ' à la nuit tous les jours si possible . Rentrais ventre à terre du boulot pour pouvoir chasser parfois de 16h45 à 17h15 . Il n '  y avait pas de grosses quantités de sangliers  . Les 10 années où j ' ai habité la-bas , le record de la commune a été de 11 . En général il s '  en tuait 5 ou 6 .


  Je chassais tout , devant moi , mais avec l ' idée de trouver des sangliers . Et j ' en trouvais parfois ,  seul , le matin , avant de participer comme postier à la battue communale . Nous étions 13 chasseurs , et même en invitant les voisins ces battues pratiquées aux chiens courants sur de grands tènements ne donnaient souvent rien . Comment barrer des immensités pareilles avec une quinzaine de chasseurs ?


Je me suis à l ' époque rendu compte que cette chasse aux chiens courants , comme elle obligeait à prendre très grand , ne donnait pas de très bons résultats . Les postiers n '  entendant rien se mettaient souvent à chercher leur voisin pour entamer la discussion , et quand ils entendaient quelque chôse et qu ' ils retournaient à leur poste , il était souvent trop tard . Je m ' étais trouvé un poste dans les buis , en haut d ' un versant très pentu . En plus de tuer à cet endroit 7 ou 8 sangliers , j ' ai compris , là , beaucoup de chôses sur la chasse  . Et compris que la chasse en battue , au poste , commençait à moins m ' intéresser .


 Ai décidé que j ' allais les faire courir , les sangliers , pour les postiers , avec mes teckels ! Peu argenté , j ' ai investi dans des reproducteurs , car je savais que plusieurs teckels me feraient un meilleur travail qu ' un chien seul . Ai même cru à un moment qu'une dizaine de teckels , ce serait le top pour faire avancer des sangliers . Erreur . Nous y reviendrons ...


Je me suis donc équipé de 2 chiennes allemandes , et d ' une française , achetées en lot , les 3 , à un chasseur qui voulait que sa femme revienne . Il parait qu ' elle est revenue , et les chiennes ont reproduit chez moi , et beaucoup chassé . Et j ' ai présenté en expo . Et en épreuves de travail , Sp et Bhfk . En expo pour avoir minimum le très bon en expo à IB nécessaire pour pouvoir rêver au titre de champion de travail .


 




 

Enfin nos teckels ...

Enfin nos teckels ...

Je chassais tous les jours possibles , trouvais régulièrement des sangliers . Savais ce que c '  était qu ' un ferme . Avais occis quelques sangliers au ferme , un beau 100 kilos , quelques autres , mais à chaque fois j ' avais été obligé d'être chasseur , d ' approcher à bon vent , sans faire de bruit , en m ' arrêtant pendant les interruptions . Normal ...


  Un jour au hasard d ' une discussion avec mon délégué du teckel de l'époque , mon copain Daniel Raisin  m ' en a raconté une incroyable . Il avait approché un ferme dans de grandes ronces , était arrivé à un mètre , avait pu toucher avec le canon ce gros sanglier , et avait je crois fini par ne pas le tuer , pour une histoire de sureté  . Péripétie , mais à l ' issue de l ' histoire , mes conclusions étaient les suivantes : 1 , Daniel était moins prédateur que moi . 2 , Daniel n ' avait pas les mêmes teckels  que moi . 


  Ses chiens étaient capables de saoûler le sanglier au ferme , de lui monopoliser tellement l ' attention qu ' il devenait possible , dans de grandes ronces impénétrables , de l ' approcher suffisament près pour  lui poser le canon du fusil sur le dos ... Les miens , que je prenais pour des cracks , étaient incapables de ça !


Renseignements pris , Daniel avait dans son équipe des origines Grande Futaie . Je commençais à ce moment à remarquer régulièrement en épreuve aussi que les chiens de Madame Aline Lachiver étaient effectivement souvent dans le tout haut du panier . 


Comme parallélement à cette prise de conscience , j ' ai eu le malheur de perdre pas mal de chiens , accidents  de chasse ou autres , je savais où m'équiper . J ' ai eu deux chiennes extraordinaires , Hora et Iasmine de la Grande Futaie , toutes deux rapidement CHT-CHIT , sans forcer . Le criant et le mordant  " haut de gamme " , le calme , l ' intelligence , tout était là ...


Depuis , je connais bien mieux les teckels , les chiens et les sangliers qu ' à l'époque , car j ' ai chassé , traqué et occupé le poste dans beaucoup de contextes différents , dans pas mal de régions différentes . Je sais donc qu ' il ne suffit pas de sortir des teckels de la Grande Futaie pour que les gros sangliers restent au ferme pour se faire tuer , bien sur . Mon ami de l ' époque Daniel avait le jour de son aventure , eu la " chance " de tomber sur un gros sanglier que son lot de teckels n ' impressionnait pas , et qui était resté comme un c... à se faire japper à un mètre . Ceux là ne vivent pas vieux .


Mais le récit qu ' il m ' en avait fait avait donné au passionné que j ' étais l'occasion de se rendre compte que qu ' il y avait teckels et teckels . Donc qu ' il était hors de question que je ne m ' équipe pas avec des chiens capables du meilleur , même s ' il est évident que l ' élevage n ' étant pas une science exacte ... mais nous en reparlerons !
 

Le teckel , l ' épreuve au terrier , d ' après Hubert Stoquert .

Le teckel , l ' épreuve au terrier , d ' après Hubert Stoquert .



  Ci-dessous un copier-coller de ce qu ' Hubert Stoquert , grand utilisateur de teckels , pas seulement pour la recherche au sang , avait écrit . De mon point de vue ce Monsieur avait tout compris ,  et avec quelques autres , dont  René Depoux  président du club des amateurs de teckels  , ils font partie de ceux  qui ont fait la grandeur de la race . Que les passionnés lisent ce qu'il  disait sur l ' importance de l'épreuve au terrier , qui est la seule qui permette de juger du mordant du teckel .

  Paranthèse pour ceux qui pensent que comme ils ne font pas de déterrage , ça ne les intéresse pas . En déterrage , un chien qui est "grand mordant" , qui prend sans trop discuter son renard à tous les coups , est inutilisable . Il prend le renard au lieu de le bloquer , il n  ' y a quasiment plus de bruit , et les déterreurs ne savent pas où piocher . L'épreuve au terrier n ' est donc uniquement qu ' un moyen , le meilleur , de juger du mordant d ' un chien . Ceux qui chassent le sanglier avec des teckels savent bien qu ' il y a ferme et ferme , que certains vont chercher prudemment où est le sanglier pendant de longues minutes avant de se décider , ou pas , à le japper . Et que dans les mêmes conditions , d'autres vont le chercher et le trouver très vite pour ensuite se mettre au ferme de façon acharnée . Il est logique  de préférer ces derniers , les seuls avec lesquels on puisse vraiment chasser le sanglier .Ceux de cette  catégorie sont en général issus de lignées dans lesquelles les CHT-CHIT abondent . Ces chiens plus hardis sont plus en danger lors de leurs débuts que des chiens un peu timorés . C '  est pourquoi il est bon , même à six mois , de leur donner l ' occasion , au parc avec de jeunes  sangliers pas armés donc pas trop dangereux , de se rendre compte que si on se rapproche trop on se fait charger . Seuls ... Dans la nature , quand les conditions seront réunies pour que l ' accident arrive ( beaucoup de chiens , sanglier hargneux ou blessé ) , votre ami aura plus de chances de s ' en sortir .

Ceci dit pour vous sensibiliser tous sur l ' importance du Bhfk , de l'épreuve sur renard , dans les performances que votre teckel aura à la chasse . Maintenant , lisons attentivement ce qu ' Hubert Stoquert  disait de cette épreuve :

 


La race


Autour de l'épreuve de chasse sous terre sur renards au terrier artificiel


Je reviens de Wacourt et ai achevé le rapport du juge ; ii était vite fait, trop vite à mon goût, 3 chiens classés sur 13 !


Ceci m'a amenéà réfléchir plus intensément sur les causes de cet échec. On ne peut le faire qu'en replaçant le tout dans son contexte, en examinant tout ce qui gravite autour du but recherché : la réussite à l'épreuve et l'attribution du sigle BHFK actuellement seul label de qualité psychique de nos teckels.


Plusieurs observations sont à la base de ces rcîlexior.s :


De plus en plus nous assistons à des combats inégaux ; plusieurs raisons à cela : le " métier " des renards tenus longtemps en captivité, ayant une parfaite routine du terrier ; apprenant très vite que la meilleure défense c'est l'atta­que. D'où l'action souvent très amusante pour nous (elle l'est moins pour le chien) du renard « accompagnant » son ennemi naturel à l'entrée du terrier.


 1. La différence de poids.


Les renards de captivité parfaitement nourris et se reposant 360 jours par an sont en pleine forme, à de rares exceptions près, plus lourds que les chiens dont la mode et la préfé­rence actuelles vont vers les produits de 7 kg et moins ; le fossé se creuse de plus en plus entre poursuivi et poursuivant, ceci au bénéfice du premier. Qu'on le veuille ou non, rame­nés à l'échelle humaine, ces combattants ressemblent à deux boxeurs ; l'un poids lourd, l'autre poids moyen, donc de catégorie différente. Dans ces conditions il est normal qu'une grande majorité de chiens ne fasse pas le «poids». Ceci pour l'inégalité renards-chiens.


2. La différence dans le comportement des renards d'épreuve.


Dans le classement d'une épreuve, l'inégalité de chances d'un chien par rapport à un autre est donc très souvent fonction du poids de chacun. Cependant, les renards, par suite d'une trop grande différence dans leur comportement individuel, accentuent cette inégalité. Sur quatre renards de concours, nous avons toujours un, voire deux fauves « po­lis » de la trempe des « accompagnateurs », et un lâche de ceux qui se blottissent au fond d'une maire.


Je sais que ces différences de comportement des renards existent également dans la nature, en chasse pratique. Il m'est arrivé de voir se sauver (je n'avais même pas encore chargé le fusil) un renard à l'autre bout du terrier, alors que mon chien venait juste de rentrer à un mètre sous terre en aboyant. Par ailleurs, j'ai vu revenir des chiens à la surface, en marche arrière, les yeux du renard brillant devant le nez ensanglanté du chien. Mais nous sommes à l'artificiel, une épreuve reine dans la conduite de nos élevages, une épreuve qui cherche moins à former les chiens de chasse sous terre qu'à sélectionner des chiens à caractère, supports de la race. A quoi nous sert-il alors de sacrifier des chiens dans un combat inégal, à des renards à comportement anormalement agressif ? Mais aussi à quoi nous sert-il de décerner le sigle à un chien lâche ayant eu la chance de se trouver en face d'un renard lâche ?


Nous avons donc le devoir d'être objectifs en égalisant les chances, car ce n'est qu'alors que le classement prend toute sa valeur pour notre choix de reproducteurs.


Comment ? Cela n'est pas facile et il est utopique de croire que nous pouvons éliminer toutes les erreurs ou iné­galités. Mais nous pouvons faire certaines choses dont une consiste à produire, pour le travail, des chiens « format travail » capables de tenir en respect un renard. Un petit chien (7 kg et moins) a peu de chances de maîtriser un fauve : il adoptera une tactique de harcèlement et de repli, mais arrivera rarement à s'imposer, à faire prise, et encore moins à la tenir. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faille pas tenter l'épreuve BHFK avec des chiens de petit gabarit : bien au contraire. J'admire personnellement toujours (malheureu­sement cela arrive trop rarement) ces nains pleins de har­gne se maîtrisant difficilement pour ne pas foncer dans la peau du fauve, se sachant trop faibles Je dis simplement qu'il ne faut pas s'attendre à des miracles en l'engageant car, dépasser avec ces chiens le 3'' ou le 2' prix moyen relève trop souvent de la chance ou de jugements favorables (ici comme ailleurs l'exception confirme la règle...) et faire le sigle est déjà une performance digne d'éloges. Si donc, le producteur ou le propriétaire tient au petit modèle et le produit sciemment, qu'il sache que ses sujets sont forcément défavorisés dans cette épreuve ; raisonnablement et justement défavorisés, car, à moins d'être un « David », il leur est difficile de venir à bout de « Goliath ». C'est une simple question de bon sens.


Il faut avouer cependant qu'à la longue ces échecs ou, dans le meilleur dés cas, ces mauvais classements, n'inci­tant pas à la persévérance, tant du côté du chien que du maître. Or, et nous le savons tous, le maintien, voire même une plus grande extension de cette épreuve BHFK deman­dant du courage et de la passion est absolument indispen­sable si nous voulons garder et développer ces caractéris­tiques qui distinguent nos teckels d'autres races ; ne l'ou­blions pas, ces caractères sont pour une grande part respon­sables dans la vogue que connaît notre race.


A cet effet, replaçons-nous seulement quelque vingt ou trente années en arrière ; nos pères et grands-pères élevaient le teckel pour le travail ; leur salaire suffisant à peine pour nourrir la famille, ils ne s'embarrassaient pas de chiens incapables, très tôt envoyés au ciel des toutous d'une charge de plomb. C'était dur, trop dur peut-être, mais n'empêche que nous avons profité de leur intransigeance dictée par la nécessité et peut-être aussi par un certain réalisme ; ils nous ont légué des chiens parfaitement équilibrés, combatifs, intel­ligents, mordants, capables d'affronter grand et petit gibier sur et sous terre. Pourquoi par exemple ont-ils créé le « Kaninchen-teckel »? A coup sûr pas pour permettre aux générations suivantes de le diriger avec un beau collier et une laisse encore plus belle vers un fauteuil ou un canapé ! Ils avaient besoin d'un chien pour chasser le lapin, ils l'ont modelé en fonction des besoins. Actuellement on oublie tota­lement cette destination première ; de toute façon on ne fait plus rien pour essayer de lui garder, en dehors de sa mor­phologie, ses qualités de chasseur de lapins. Dommage !


Dès que la mode s'empare d'une race de travail elle est perdue ; les exemples sont nombreux, tout le monde en connaît. Ne sommes-nous pas en train de verser dans la même erreur que d'autres races ? Ne devons-nous pas éviter de subir cette douce agressivité de la mode en imposant nos conceptions de qualité, plus réalistes, rejoignant la destination première de notre race ?


A mon avis, et quitte à faire bondir les éleveurs de beauté, la sélection sur le caractère devrait primer sur celle de la beauté. Pourquoi ? Parce que l'équilibre psychique, la com­battivité, l'intelligence seront dans cent ans encore ce qu'ils sont actuellement : des caractères immuables, aussi indis­pensables aujourd'hui qu'hier ou demain et toujours autant appréciés quelle que soit la forme du teckel. Tandis que les critères de beauté changent continuellement et continueront de changer : les couleurs, les qualités de poils, les formes de tête, les aplombs, peut-être même les des ; ce qui était beau il y a vingt ans ne l'est plus aujourd'hui ; dans vingt ans nos teckels actuels seront également « démodés ».


Donc, ignorer dans notre sélection l'importance de ces caractères psychiques équivaut à nous condamner à longue échéance, nous et nos chiens. Le plus grand de mes soucis est que, en France surtout, mais c'est également vrai hors de nos frontières, la mode s'empare à tel point de nos teckels poils durs que nous risquons, sous prétexte de devoir faire du beau chien à tout prix, de suivre les traces des teckels poils ras et poils longs et de leurs éleveurs. Les qualités de travail de ces deux variétés de poils se perdent et les éleveurs conscients ce cette évolution (il y en a), ont bien du mal à les reconquérir. Ne faisons pas de même avec les poils durs. ! Ce n'est pas encore un cri d'alarme, mais une préoc­cupation personnelle qui, j'espère, ne se concrétisera pas.


Revenons donc aux solutions après avoir soulevé les dif­ficultés et les nécessités de toutes sortes rencontrées dans l'élevage de la race qui nous intéresse, et revenons plus  spécialement aux plus petits d'entre nos amis à quatre pattes ; les moins de 6 kg, seuil que j'estime fatidique pour le travail sous terre.


J'avoue être incapable, malgré mon vif désir, de faire une proposition constructible qui tienne à toute critique. N'existe­raient toutes les difficultés inhérentes à la mise en pratique, je serais tenté de plaider pour un jugement distinct de ces chiens petit gabarit. Mais dans le fond cela ne changerait pas grand-chose, les critères minimum d'attribution du sigle BHFK ne pouvant et ne devant être abaissés à aucun prix ; n'en résulterait simplement qu'un meilleur pointage, ce qui n'est pas tellement important.


Mais la question reste posée. Nos teckels « miniature » ne font pas le poids en face d'adversaires deux fois plus lourds et de force peut-être quintuplée ; ils apprennent vite à leurs dépens et réagissent en conséquence.


Que l'on me comprenne bien ; loin de moi l'idée de vou­loir «diluer» notre épreuve BHFK (et nous y reviendrons par la suite) ; je voudrais simplement trouver une formule per­mettant aux petits teckels de prouver leur courage, leur équilibre nerveux, leur caractère, à défaut du « mordant » qu'ils sont dans l'impossibilité de démontrer vu leur handicap physique. Je trouve illogique de vouloir imposer à un être quelconque un travail pour lequel il n'est pas constitué.


Peut-être la solution pour nos teckels réside-t-elle dans la création, parallèlement à cette épreuve BHFK facultative, mais but pour tout éleveur sérieux de teckels de chasse, d'un examen de confirmation du caractère où le courage n'est pas mesuré au seul critère de « mordant » ? Mais, tout de suite, s'y greffe une autre question : les éleveurs de nains et de kaninchen, voire standards petit modèle, et en règle générale tous les éleveurs de beauté, sont-ils consciente de l'intérêt d'un tel examen, de l'importance fondamentale de n'élever qu'avec des chiens de caractère, équilibrés, cou­rageux, hardis et non pas seulement beaux ? C'est finale­ment là tout le problème car trop d'éleveurs de teckels stan­dard qui, eux, n'ont pas d'excuse à faire valoir, ignorent aussi totalement l'intérêt capital de l'épreuve BHFK pourtant mieux à leur portée !


Les principes de cet examen seraient à définir, mais ii n'est pas interdit de penser qu'on pourrait trouver d'autres critères de courage que le combat inégal teckel petit gabarit-renard. Le comportement au bruit (coup de feu), au change­ment de milieu, la peur du noir, la réaction envers une main étrangère, le comportement en face d'un grand chien, la réaction à l'odeur du fauve ou à la vue d'un sanglier (ou d'une- grenouille !) entre autres bien sûr, pourraient servir c'a tests à la délivrance (ou refus) de ce certificat de confir­mai on. Un tel examen, obligatoire avant reproduction pour tout chien n'ayant pas le BHFK, nous ferait peut-être avancer plus que l'épreuve de chasse sous terre, facultative pour ia reproduction et en tout cas ignorée, crainte et soigneuse­ment évitée par la grande majorité des propriétaires et éle­veurs de teckels.


A l'image de la confirmation beauté où nous éliminons les « déficients morphologiques », nous éliminerions ainsi les " déficients psychiques " qui nous causent autant, sinon plus, de tort et de soucis que les chiens vilains. Si nous trouvions le courage d'introduire et aussi... d'accepter un tel examen, je suis persuadé que nous aurions fait un grand pas dans la sélection de notre race.


Ceci nous amène d'ailleurs à réfléchir sur le critère " mor­dant " dans notre épreuve BHFK. Que comporte cette dis­cipline ?


C'est bien sûr, et en priorité, l'action de mordre, c'est-à-dire de faire prise. Pour y arriver le chien doit attaquer tout en encaissant les coups du renard ; c'est là qu'il doit montrer tout son cran. La prise est donc le couronnement d'un travail demandant l'extériorisation d'une qualité fondamentale : le courage. Seulement nous savons tous que ce n'est pas si simple : au courage instinctif doit s'ajouter, pour beaucoup de chiens, l'efficacité de la prise, faute de quoi le candidat se décourage très vite ; c'est ce que nous constatons tous aux entraînements, voire même aux épreuves, où. après des débuts prometteurs, le chien, faute de placer une prise effi­cace mais aussi et surtout faute de supporter les coups de l'adversaire, garde ses distances. Un premier critère essen­tiel du mordant est donc la prise. Un deuxième est ce qu'on pourrait appeler la capacité d'endurance aux coups ; les chiens qui ne savent pas encaisser ne seront jamais des « champions » même si au départ, ils avaient la volonté de faire prise. A mon avis la prise est une suite logique de cette capacité ; si le chien ne la possède pas il fera une fois prise par hasard au premier contact, ou sporadiquement par la suite, lorsqu'il se trouve en face d'un renard qui ne se défend pas ; ce sont généralement des chiens très intelli­gents mais pas forcément des plus courageux, même s'ils sont « mordants » par intermittence. C'est la raison pour laquelle je n'attache personnellement qu'une importance relative à toute prise qui n'est pas répétée. Ceci pour montrer à quel point tout se tient et combien les facteurs composant cette discipline sont nombreux et divers : prise, capacité d'endurance aux coups, intelligence, auxquelles s'ajoutent le poids du chien, sa condition physique, son aisance d'évolu­tion dans une galerie noire, sa faculté d'adaptation à une construction différente du terrier, voire une action différente, sa morphologie, la qualité de l'entraînement, les conditions météorologiques, le degré de haine instinctive pour le fauve. Il y en a certainement d'autres.


Et nous venons à nouveau à cette autre composante du « mordant »   le comportement du renard. Lors de nos


épreuves nous assistons, schématiquement, à trois réactions différentes des fauves :


1)   le renard agressif, attaquant le chien dans la galerie ;


2)   le renard défensif, défendant l'entrée de la maire ;


3)   le renard lâche, se blottissant dans le coin le plus reculé de la maire sans réagir.


Suivant ce comportement, il est évident que le travail du chien se trouve considérablement facilité ou, au contraire, rendu très difficile. A l'extrême, un chien lâche peut arriver à faire prise et un chien courageux en être empêché (ce qui est moins grave dans le deuxième cas que dans le premier). Ce facteur renard est donc une des composantes essen­tielles du mordant.


il faut revenir sur deux autres composantes citées plus haut. La condition physique et l'entraînement sous terre. Nous voyons trop souvent des " saucisses " de chiens, trop bien nourris, gras mais non musclés par absence d'exercice physique ; cela est un grand handicap pour le chien lorsqu'il s'agit de travailler. Trop souvent les forces ne suffisent plus à ce dernier sursaut d'énergie que demande l'attaque déci­sive avec prise. A ce sujet, je me rappelle d'une exposition de beauté, voici une dizaine d'années, où j'ai commis la faute impardonnable et répréhensible aux yeux de quelques dames bien intentionnées certes, de laisser mon chien au soleil durant deux heures. Mais comment croit-on pouvoir mettre les chiens en condition physique pour le travail sous terre ou pour le travail tout court ? En l'engraissant comme un cochon, en lui évitant toute fatigue et de surcroît en le confinant dans une chambre tempérée ? Quelqu'un a-t-il déjà mesuré la température qui existe sous les planches, lors d'une épreuve BHFK en été, que le terrier soit ou non ombragé ? Et puis, dans le cas particulier de cette exposi­tion, hommes comme chiens étaient obligés de rester expo­sés au soleil pour la bonne raison qu'on ne trouvait pas d'ombre. Ces dames, elles, avaient trouvé la parade : un parasol. Mais allez donc suivre le chien avec une ombrelle lorsqu'il chasse le lièvre en plaine ou lorsque vous faites une recherche de gibier par 30" de chaleur !


Donc, le chien doit être en excellente condition physique ; les longues promenades, les courses derrière bicyclettes ou auto sont excellentes. De grands espaces autour de la maison avec possibilité de creuser des trous, de jouer, de courir, y sont d'un grand secours. Et cela par grosses cha­leurs ou grands froids, beau temps, pluie ou neige !


Venons-en à l'entraînement sous terre proprement dit. Alors que la menée à voix, le broussaillage, la recherche sur piste artificielle sont des jeux pour le jeune chien, le travail sous terre par contre est une chose sérieuse, voire dange­reuse, en tout cas pas de la compétence d'un chien en pleine mutation physique et psychique. Nous avons vu qu'il faut de la force et beaucoup de courage pour maîtriser le renard ; rares sont les jeunes chiens en mesure de le faire. En tout cas les risques sont nombreux et le sigle BHFK/J ne les justifie pas. On ne devrait pas commencer ce travail avant l'âge de dix-huit mois ; nous sommes tous trop impatients de savoir ce dont notre chien est capable. Ainsi trop de chiens sont cassés, quelquefois définitivement : ils gardent un mauvais souvenir de ces premières expériences qui doi­vent logiquement se terminer à leur désavantage. Bien sûr on peut, par exemple, n'entraîner qu'à la grille. Cependant, la pratique nous montre que des erreurs de manipulations des grilles sont vite commises et ce qu'il fallait éviter devient irréparable.

Hubert Stoquert , terrier artificiel , suite et fin .



Je n'insiste pas sur l'entraînement proprement dit si ce n'est pour affirmer que je crois en la progressivité des exigences et difficultés allant de pair avec la prudence et surtout ce sentiment de supériorité que les chiens doivent acquérir ; les renards lâches et inoffensifs sont d'un grand secours lors de l'entraînement du chien novice. Egaliser les forces en présence est là aussi le premier commandement.
On ne peut parler d'entraînement et d'épreuve sous terre sans évoquer le terrier artificiel lui-même, autre composante de cette discipline « mordant ». Il existe encore trop de diffé­rence de constructions tant chez nous que dans les pays voisins ; les normes, malgré le règlement, sont loin d'être appliquées partout. Pourtant nous devons nous attacher à les respecter car d'une part elles correspondent à celles observées le plus couramment au.naturel (bien que nous ne puissions jamais imiter la nature) et d'autre part les condi­tions d'obtention du sigle doivent être identiques, ceci tout simplement aux fins d'une comparaison valable. Nous ne nous rendons pas service avec une diversification des normes ou même un relâchement dans leur application.



D'aucuns diront : tout cela est bien, mais où sont les avantages de l'égalisation des chances si les jugements sont différents ? Je comprends leur raisonnement tout en expri­mant l'espoir que les clubs, voire même la F.C.I., sauront encore mieux les harmoniser. Mais nous devons d'abord balayer devant notre porte. il est anormal qu'un de mes amis refuse le premier prix à une prise gueule dans gueule alors que je l'accorde ; il est anormal qu'un juge donne un premier prix pour toute prise sans même se rendre compte de la qualité, alors qu'un autre attend longtemps avant de décou­vrir. On pourrait citer d'autres cas. il y a des différences de jugement, c'est vrai, et nous devons à nos chiens, à leurs propriétaires, à notre élevage en général, de les uniformiser. Se rendre compte des défauts et ne pas y remédier, ou au moins chercher à le faire, c'est de la lâcheté. Nous ne vou­lons pas tomber dans ce défaut. C'est la raison pour laquelle, lors de notre épreuve sous terre du printemps en Alsace, et ensemble avec de grands connaisseurs allemands, nous avons attaqué le problème de front, élaboré des solutions et surtout une qui a été appliquée et continuera àêtre expé­rimentée par les juges participants. Elle concerne la prise et plus particulièrement sa durée de maintien. Disons tout de suite qu'il ne s'agit pas d'une nouvelle règle, mais de l'application uniforme et stricte du règlement qui exige la prise pour l'attribution du premier prix. Nous sommes partis du principe que toute prise est bonne pourvu qu'elle soit placée à l'avant, gorge et tête. Seulement, pour éviter la reconnaissance de celles des prises gueule dans gueule provoquées par l'attaque du renard et un réflexe de défense du chien (donc pas une preuve de courage mais plutôt de peur) difficilement décelables en pratique, dix secondes de temps de maintien de la prise furent exigées. Dans l'esprit des promoteurs, et compte tenu du comportement du renard qui, contrairement au blaireau, happe seulement ou alors ne maintient pas longtemps sa prise, une prise non voulue par le chien ne tient pas ce laps de temps.


Bien sûr nous éliminons ainsi également les risques provo­quées par le chien et non maintenues, mais nous éliminons à coup sûr en grande partie celles provoquées sur initiative du renard.


Par ailleurs, nous éliminons aussi la plupart des prises au corps (à l'exclusion de la prise à l'arrière dans la galerie) soit que, durant ce laps de temps et dans la majorité des cas le renard aura trouvé une parade, soit que le chien aura amélioré sa prise. Enfin les prises au chanfrein, à l'oreille, à la gorge, en excluant toute contre-attaque du fauve parce que l'immobilisant, sont maintenues facilement.


D'autres harmonisations ont été discutées et la commission d'utilisation en délibérera prochainement ; il y a tout lieu de penser que des décisions positives seront prises en fonction des enseignements recueillis, ceci dans l'unique but de pro­gresser dans notre élevage.


Après ce tour d'horizon des difficultés rencontrées à tous les niveaux dans cette spécialité qu'est le travail sous terre, il y a lieu d'en tirer les idées fondamentales :


 


1)   Se servir de renards a comportement normal ; en exclure ceux qui sont trop agressifs ou trop lâches. Ceci est surtout vrai pour les épreuves.


2)   Pour ce travail, tendre vers la production des chiens type standard fort.


3)   Travailler avec des chiens adultes c'est-à-dire à déve­loppement physique et psychique achevé.


4)   Entraîner intelligemment le chien.


5)   Appliquer les normes dans la construction des terriers.


6)   Eviter les différences de jugement en cherchant à mieux définir l'interprétation du règlement.


Tout ceci pour mieux comprendre (et nous y revenons enfin) l'épreuve de Wacourt du 28-7 avec ses trois chiens classés sur treize ! Que s'y est-il passé ?


1) Trois des quatre renards étaient agressifs dont deux
l'
étaient trop.


2)   Sept chiens des dix qui ont échoué avaient moins de deux ans.


3)   Huit chiens au moins des dix qui ont échouéétaient du type standard « léger ».


4)   Certains des chiens n'ont subi qu'une préparation super­ficielle de l'aveu même des conducteurs. Je suis sûr égale­ment que certains chiens ont été mal entraînés.


G) Les trois chiennes qui ont réussi sont du type standard « fort ».


6)   Les trois chiennes qui ont réussi avaient plus de trois ans d'âge.


7)   Les trois chiennes classées sont un exemple vivant de la sélection intensive sur la base des qualités psychiques décelables, en grande partie, lors de cette épreuve. Certains échecs s'expliquent probablement de cette absence de sélec­tion.


8) Pour couronner le tout, extrême sévérité des juges en la personne de M. de Bornonville et de moi-même et qui, en tant que chasseurs conscients de l'importance de cette épreuve, cherchent à approfondir la vérité, sans parti pris, sans favoritisme de qui que ce soit : tant en travail qu'en beauté, les jugements de faveur ne nous font pas progres­ser ; ils ne donnent que des illusions à tous, passagères il est vrai, mais assez longues pour causer à la race des dom­mages difficilement réparables. C'est la raison pour laquelle nous avons opté d'un commun accord pour l'application de l'expérimentation sur la « prise maintenue ». Une des chien­nes n'a tenu que huit secondes, les deux autres encore moins longtemps. Les trois n'ont eu qu'un deuxième prix. C'est dur, c'est vrai, mais nous pensons honnêtement qu'il doit en être ainsi. N'importe comment ces chiennes ont déjà fait mieux et sont capables de mieux faire. En tout cas, j'aimerais bien les compter parmi les produits de mon éle­vage ! Si nous avons eu quelques remords pour ces trois chiennes apparemment déclassées par rapport à d'autres jugements, nous n'en avions nullement pour les chiens qui ont échoué, ils ne méritaient tout simplement pas mieux pour les raisons citées plus haut.


J'espère bien que ces lignes soulèveront la discussion : elles ont étéécrites dans ce but. Peut-être en sortira-t-il du constructif, peut-être nous approcheront-elles un peu plus de la vérité. Tous, en tout cas, nous avons encore beaucoup à apprendre et à parfaire.


H. STOQUERT.


(Nota : cette analyse date de l'année 1974, mais elle est toujours d'actualité)



 

Conseils d ' élevage de René Depoux , qui avait tout compris ...




conseils d'élevage



Chanpion Izoniazide du courbet



Extrait du livre LES TECKELS De René Depoux



GÉNÉRALITÉS



Il y a plusieurs façons de concevoir l'élevage. Les Anglais sont des éle­veurs admirables, sachant jouer de tous les procédés pour accentuer le type d'une variété. Avoir fait du fox à poil dur, un chien plus haut que long a donné à sa silhouette beaucoup de classe et d'élégance, mais n'est-ce pas l'avoir écarté du modèle d'un chien de terrier ? Le Sealyham-Terrier a une silhouette très amusante mais ressemble-t-il aux chiens du « Captain » qui leur a donné leur nom et qui les voulait « avec suffisamment de pattes pour suivre les chevaux et suffisamment bassets pour couler facilement au terrier » ?



Les veneurs et les hommes de cheval ont une définition qui doit rester celle du teckel : « c'est l'aptitude qui crée le modèle ». D'ailleurs, certains veneurs ont été des éleveurs étonnants, sachant modeler une race, tant dans sa conformation que dans sa psychologie, pour qu'elle convienne à leur propre façon de chasser.



Les chiens de la Besge étaient des anglo-poitevins mais c'étaient avant tout des Persac. Les chiens du Rallye Chapeau sont des français blanc et noir, mais ce sont avant tout des Beauchamp.



Ces hommes savaient insuffler à temps un sang étranger, puis revenir au type par un usage judicieux de la consanguinité. C'est toujours la règle d'or de l'élevage :



« Sortir du sang pour donner la vigueur Revenir, au sang pour donner le type ».



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l'élevage des teckels



Qu'est-ce que le Sang ? Le sang, c'est l'origine. L'origine est le facteur le plus important dans le choix d'un reproducteur. Il vaut mieux choisir un reproducteur avec quelques défauts mineurs mais bien typé descendant de trois générations de chiens connus, de qualités confirmées par les épreuves et l'expo­sition, qu'un chien parfait mais produit au hasard. Car les lois mêmes de l'hé­rédité expliquent que deux reproducteurs quelconques peuvent donner nais­sance à un très beau chien. C'est un hasard heureux, mais les hasards n'ont lieu qu'une fois et on ne construit pas un élevage sur le hasard.



Il y a donc lieu de distinguer entre Phénotype et Génotype. Le Phénotype c'est le produit du hasard, c'est-à-dire un chien bien typé issu de géniteurs manquant de type, parce qu'une infime probabilité a voulu cette réussite. Mais ce chien bien typé porte en lui l'apport génétique des parents et utilisé comme reproducteur, il peut donner des produits ressemblant aux parents, c'est-à-dire médiocres.



C'est l'illustration rudimentaire de nos livres scolaires voulant expliquer les lois de Mendel : Une souris noire alliée à une souris blanche donne des souris grises qui alliées entre elles donneront des souris noires, des souris blanches, des souris grises. (En fait c'est un peu plus compliqué que cela et cela le devient vraiment quand on veut prévoir ce que donneront les alliances des souris noires, des souris blanches et des souris grises issues de la première union).



Le Phénotype peut également exister dans les qualités de travail. C'est d'ailleurs sur ce point précis qu'on mesure combien peu de chasseurs sont éleveurs et combien ils auraient à méditer sur les méthodes qu'em­ployaient les grands éleveurs de chiens de vénerie cités plus haut ! Il y a dans mon département un excellent briquet tricolore, d'origine incertaine, affreux mais excellent sur le sanglier, rapprocheur hors pair, tenant le ferme ad­mirablement. Bien qu'il ne monte pas à bicyclette, il s'appelle Coppi. Son maître a voulu assurer là descendance et d'une alliance avec une autre bri­quette, il a conservé un chiot qu'il a appelé... Poulidor. Il est évident que Poulidor ne sera jamais l'égal de Coppi (je parle de Poulidor chien et de Coppi chien car je ne suis pas compétent en cyclisme). Et il y avait bien peu de chances qu'il en soit autrement. Car l'alliance de ces deux chiens pouvait donner des chiens d'apparence chiens courants, mais d'aptitude chiens de vaches dont Coppi avait bien 50 % de sang, des chiens d'apparence chiens de vaches mais d'aptitude chien courant et des chiens d'apparence et d'aptitude panachées.



Le futur reproducteur doit donc être un génotype, c'est-à-dire un chien très bien conformé et de très bonnes aptitudes, issu de plusieurs géné­rations de chiens bien conformés et de très bonnes aptitudes.



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LES TECKELS, LEUR ELEVAGE,  LEUR UTILISATION



Il n'est pas inutile de signaler combien notre cynophilie officielle est loin d'avoir mis l'accent sur cette vérité évidente, il y a d'abord ce culte qu'on a en France du Premier Prix. Ce culte a été tellement ancré dans nos mœurs cynophiles qu'il est difficile de faire comprendre aux gens qu'un quatrième prix Excellent vaut mieux qu'un premier prix Très Bon et qu'il a fallu des années pour que le carton de récompense mette en évidence le qualificatif plutôt que le prix. Il y a ensuite l'absence de mention des performances — apposées selon un code unique par un organisme compétent et responsable — sur le pedigree et permettant d'un seul coup d'œil d'évaluer la valeur de la lignée.



Certes, les performances d'un chien sont pieusement notées sur un carnet de travail, mais ce qui compte, ce sont les performances des ancêtres et tout un chacun ne peut avoir dans la tête le Bottin Canin. La nécessité de la création de livres de sélection apparaît immédiatement. La nécessité de leur publication aussi, de même que la publication annuelle du livre d'origines de la race. (Je reviendrai ultérieurement sur l'importance énorme de cette publication). Il appartient aux associations de races conscientes de ces vérités d'y remédier. C'est ce que s'efforce de faire le Club du Teckel depuis l'année 1962, mal­gré des moyens financiers réduits.



Il ne faudrait pas déduire trop vite de ce qui précède que l'acquisition dans des élevages réputés de deux génotypes de sexes différents va vous permettre dès la première génération une production immédiatement digne du qualificatif Excellent. Si les choses étaient aussi simples, on ne verrait plus ces amateurs plus fortunés que compétents acquérir à prix d'or des étalons ou des lices qui glanent les récompenses et être incapables d'en tirer une descendance digne des parents.



En effet, la règle ci-dessus énoncée : « Sortir du sang pour donner la vigueur, revenir au sang pour donner le type », prend à ce moment toute sa valeur. A partir du moment où on allie deux sangs d'origines différentes, il faut s'attendre à une production hétérogène dans l'aspect des produits. Or, on ne peut toujours travailler dans une consanguinité étroite. La consanguinité est une arme à deux tranchants. Bien maniée, elle accentue le type, mais elle accentue les tares, tares physiques immédiatement décelables, tares caractérielles décelables beaucoup trop tard, notamment la nervosité excessive. Il y a donc un moment où tout éleveur doit « sortir du sang ». C'est généralement une période où l'élevage disparaît des premières places, soit parce que ses produits n'ont plus la classe de sa précédente production, soit qu'il s'abstienne sagement de présenter en exposition. C'est le moment où les débutants ricanent en disant : « vous avez vu ce qu'il fait maintenant ? ». Deux ans plus tard, les débutants rient jaune parce que le vieil éleveur a su « revenir au sang ».



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LES TECKELS,  LEUR ELEVAGE,  LEUR UTILISATION



Il y a deux façons d'user de la consanguinité. (Je parle évidemment de l'usage sérieux de la consanguinité car les produits acoidentels du frère et de la sœur fermés dans le même chenil au moment critique ne doivent pas être sérieusement présentés comme les produits d'une consanguinité voulue et re­cherchée) : La consanguinité étroite et la consanguinité éloignée qui est plutôt le retour à une ligne de sang. La consanguinité étroite doit toujours être dans « la ligne verticale », c'est-à-dire qu'elle consiste à faire saillir la fille par le père par exemple. On doit recourir à la consanguinité étroite lorsqu'on est vraiment « sorti du sang ». Par exemple, prenons le cas de l'importation suédoise d'une chienne à poil ras d'un sang tout à fait étranger aux lignes de sang connues et d'un type quelque peu différent de ce que nous avons l'habi­tude de voir. Il est logique de faire saillir cette chienne par un étalon issu d'une vieille ligne de sang qui est le garant de son aptitude à transmettre le type, par exemple, un Elfentann. Dans un deuxième temps, de faire saillir les femelles issues de ce croisement par leur père. Je ne dis pas que toute chienne d'importation suédoise doive être saillie par un Elfentann et les filles par le même Elfentann, je donne simplement un exemple d'emploi de la consanguinité rapprochée. La méthode : apport d'un sang étranger et retour à la consanguinité étroite implique une rigueur absolue dans l'élimination des produits hors type. Il est connu d'un certain nombre d'initiés qu'un très grand éleveur de chiens de vénerie a insufflé du sang poil dur dans ses « blancs et noirs » à poil ras. Bien rares sont ceux qui ont — je ne dis pas possédé — mais seulement vu des blancs et noirs à poil fort de cette origine.



Plus encore que la consanguinité étroite, la consanguinité éloignée im­plique une parfaite connaissance des origines lointaines des sujets alliés... Exemple de consanguinité éloignée : A une chienne d'importation tchèque d'origine Daldens Gruck, origine dans laquelle on retrouve le sang Sport's, on peut donner un étalon d'origine Sport's. Je ne dis pas que c'est le C.A.C.I.B. assuré pour la descendance, je dis que c'est un essai logique.



Il n'y a pas d'élevage rationnel sans cette connaissance des origines des sujets alliés — connaissance qui doit souvent dépasser celle qui est mentionnée sur le pedigree officiel. Des visiteurs d'un grand éleveur de teckels à poil ras l'ont trouvé devant une série de pedigrees étalés sur une table en train de méditer sur l'opportunité d'une alliance. Pour des néophytes dont le critère de choix d'un étalon réside dans la faible distance kilométrique qui le sépare de leur chienne, ou qui — à un échelon supérieur — se précipitent vers le dernier C.A.C.I.B. de Paris sans se poser d'autres questions, la chose peut paraître étonnante. Elle est tout simplement logique.



J'ai produit quelques gagnants d'exposition. Ceci n'est rien, mais depuis 20 ans, je chasse avec des chiens portant mon affixe, toutes les chasses, sous des cieux fort divers, aussi bien faire la haie pour tirer un faisan piétard que routailler un chevreuil que tirer un sanglier au ferme ou que déterrer un blaireau et ceci avec le même chien.  C'est-à-dire que ces chiens possèdent



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l'élevage des teckels



les deux aptitudes majeures, le courage et l'aptitude à crier sur la voie, quel­ques-uns les deux au degré maximum, comme Faublas et Isoniazide, quelques autres à des degrés variables comme Favouille, meilleure sur la voie qu'au ferme ou comme Méou meilleure au ferme que sur la voie.



J'affirme que je ne suis parvenu à ces résultats que par l'étude systéma­tique des aptitudes des ancêtres des géniteurs que j'ai choisis. Et je n'ai pu faire cette étude que parce que dans le pays d'origine de la race, le livre d'origine avec en annexe le livre de sélection est publié chaque année depuis quelques lustres.



J'ai reçu récemment la visite d'un propriétaire de teckel à poil long venu présenter son chien à la confirmation. La ligne maternelle était d'origine française, la ligne paternelle d'origine allemande. En piochant les revues ca­nines, ce monsieur avait relevé les performances des chiens de la lignée fran­çaise. Avec le seul numéro d'origine de l'étalon allemand père de son chien, j'ai pu en consultant l'édition 62-63 et 60-61 du livre d'origines allemand lui annoncer toutes les performances des ascendants paternels de son chien. Il m'a pris pour la science infuse alors que je n'ai eu qu'à ouvrir deux volumes.



Il est évident qu'un livre d'origines et un livre de sélection publiés régu­lièrement sont des outils de première nécessité pour un éleveur. C'est le but que doit poursuivre l'association de race et il faut espérer qu'elle aura un jour les moyens de le réaliser.



L'étude des origines est — donc — comme pour la conformité au standard, le point important à considérer lorsqu'on veut élever des teckels d'utilisation.



Le teckel d'utilisation doit posséder au maximum deux aptitudes princi­pales qu'il tient de ses origines lointaines :



1)   L'aptitude à attaquer spontanément les fauves et les animaux dange­reux : ça peut se traduire par mordant, ça peut se traduire par courage. C'est en fait un tempérament très spécial où courage et mordant interviennent mais sont tempérés par une science innée de l'attaque et de l'esquive. Mordant, courageux, mais malin. Le teckel fait preuve de cette aptitude au terrier arti­ficiel sur renard. En France, comme en Allemagne, les chiens ayant satisfait à cette épreuve ont leur « état civil » suivi de la mention Bh F K.



2)   L'aptitude à mener à voix (crier sur la voie) les animaux gibier. Le teckel en fait la preuve dans une épreuve sur lièvres. Les chiens ayant sa­tisfait à cette épreuve ont la mention S.P.



D'autres sigles sont à considérer :



Le sigle SchwHK. (recherche au sang sur grand gibier, preuve de l'excellence du nez),



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\   LES TECKELS,  LEUR ÉLEVAGE,  LEUR UTILISATION



/



Le sigle S. T. (épreuve de quête au bois et de dressage),



Et enfin, le sigle V.P. (épreuve multiple qui prouve que le teckel est apte à



toutes les utilisations sur terre).



Mais seul le fait de posséder à la fois les sigles BhFK - SP ou BhFK - VP est la preuve qu'un teckel est le chien à tout faire qu'il doit être.



La conclusion logique serait donc : en alliant des reproducteurs dont tous les ascendants ont les deux sigles principaux BhFK et SP et accessoirement d'autres, je vais produire automatiquement d'excellents chiens de travail. C'est une excellente ligne de conduite mais ce n'est pas aussi simple que cela pour deux raisons :



1° Parce que les reproducteurs dont tous les ascendants ont les deux sigles BhFK et SP sont encore bien rares ; tous les éleveurs de teckels n'ont pas le goût ni les moyens de présenter leurs chiens en épreuve.



2° Les deux aptitudes principales, le tempérament mordant et l'aptitude à crier sur la voie viennent évidemment de la dualité d'origine des teckels. Origine terrier (mordant) origine chien courant (aptitude à crier sur la voie). Il y a des chiens qui possèdent à un haut degré les deux qualités, ils sont rares (sur mes 7 meilleurs compagnons j'en ai possédé 2 : Faublas et Iso-niazide).



D'autres les possèdent à des degrés divers : excellent au ferme, bon sur la voie, ou l'inverse. Chez d'autres enfin, la génétique a voulu qu'ils aient hérité de tous les « gènes terrier » ou de tous les « gènes chien courant ». C'est-à-dire que certains chiens ont un tempérament et un mordant extraordi­naires mais sont muets comme des carpes sur la voie et d'autres crient sur la voie comme des chiens français mais n'ont pas l'aptitude terrier.



Or, s'il est à peu près impossible de faire d'un chien muet un chien criant sur la voie, on peut avec de la patience et du doigté arriver à faire décrocher un tout petit 3e prix à l'épreuve au terrier à un chien sans beaucoup d'apti­tudes mais ayant le goût de la chasse (un de mes vieux maîtres disait : je mettrais à la chasse sous terre même un petit beagle).



Il y a donc lieu de connaître la valeur de la prestation qui a valu le BhFK. (D'où intérêt de la publication des livres d'origines et de sélection.)



De tout ceci il découle qu'un chien n'ayant que l'aptitude terrier (BhFK) même au plus haut degré, sans l'aptitude SP, ne doit pas être retenu comme reproducteur pour qui veut produire des teckels d'utilisation et qu'un teckel ayant l'aptitude à crier sur la voie avec une très faible prestation au terrier non plus. (Ceci est surtout valable pour l'élevage allemand qui dispose d/un nombre important d'épreuves tant sous terre que sur terre. Les épreuves Isur terre sont trop peu nombreuses actuellement en France et beaucoup de chiens



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l'élevage des teckels



n'ont pu faire la preuve de leur aptitude à crier sur la voie beaucoup plus par manque d'épreuves que par manque de qualité. Il appartient aux amateurs de teckels de les multiplier).



Mais qui veut produire des teckels d'utilisation, c'est-à-dire aptes à toute utilisation doit retenir :



1) de ne pas prendre comme reproducteurs, quel que soit leur palmarès sous terre, des chiens totalement muets sur la voie des animaux gibier. (Une demande d'essai sur un terrain giboyeux peut remplacer le sigle obtenu en épreuve).



2) de vérifier que le BhFK d'un chien brillant à la menée sur lièvres a été obtenu avec au moins 70/100 des points.



Ceci dit, on doit tenir compte d'une affirmation très empirique commune aux hommes de vénerie... et aux éleveurs de canaris chanteurs deux corpo­rations que j'ai beaucoup trop fréquentées dans ma jeunesse. Les hommes de vénerie disent que les qualités de chasse se transmettent par la mère. Les éle­veurs de canaris du Hartz disent : c'est la femelle qui transmet le chant. Je ne me suis jamais mal trouvé d'être très exigeant sur les origines « Travail » de mes lices.



En conclusion, l'élevage des teckels comme tout autre race canine tient en quelques règles fort simples :



1) choisir des reproducteurs de qualité issus eux-mêmes d'ascendants de qualités vérifiables sur plusieurs générations ;



2) user judicieusement des croisements « en dehors » et « en dedans » après étude la plus complète possible de la généalogie des reproducteurs à unir, l'existence d'un livre généalogique publié, d'un livre de sélection, d'une notation uniforme des aptitudes de classe simplifiant la documentation des éleveurs.



Ces règles constituent un cadre, une ligne de conduite générale. Il est bien certain qu'aucun automatisme ne saurait remplacer l'intuition d'un éle­veur et c'est pour cela que l'élevage a tant d'intérêt pour quelques-uns d'entre nous.